La rentrée des classes marque un temps fort dans la vie familiale de nombreux salariés. Ce jour particulier, fixé au 1er septembre 2025, coïncide avec la reprise du rythme professionnel après les congés d’été. Face aux demandes d’absences ou d’aménagements d’horaires formulées par les parents, les employeurs s’interrogent : ont-ils l’obligation d’accepter ? Quelles marges de manœuvre leur reconnaît le droit du travail ?
Le Code du travail ne prévoit pas de congés spécifiques pour la rentrée scolaire. Toutefois, certaines conventions collectives ou accords d’entreprise offrent des aménagements adaptés aux salariés parents. Par ailleurs, même en l’absence de texte, l’employeur peut, par souci de conciliation entre vie privée et vie professionnelle, accorder des facilités ponctuelles, sous réserve de ne pas compromettre l’organisation de l’entreprise.
Les articles L3142-1 et L3142-4 du Code du travail énumèrent les événements familiaux ouvrant droit à des congés exceptionnels (mariage, naissance, décès, etc.). La rentrée scolaire n’y figure pas.
Cela signifie qu’aucun droit légal automatique ne permet aux salariés de s’absenter ce jour-là.
Certaines conventions collectives, accords d’entreprise ou usages accordent des droits spécifiques aux parents salariés. Dans ce cas, les dispositions s’appliquent de plein droit et l’employeur ne peut les refuser.
Exemples :
Si de telles dispositions existent, l’employeur doit les appliquer strictement, en vertu des articles L2262-1 et L2262-2 du Code du travail.
Avant toute décision, l’employeur doit vérifier si la convention collective ou un accord d’entreprise prévoit un dispositif d’absence pour la rentrée scolaire.
Ces textes, lorsqu’ils existent, précisent les modalités pratiques :
L’absence de consultation de la convention collective expose l’employeur à un risque de litige prud’homal, si un salarié estime que ses droits conventionnels n’ont pas été respectés.
Lorsqu’aucun texte n’impose d’autorisation d’absence, l’employeur dispose d’une marge de souplesse. L’article L1222-9 du Code du travail autorise notamment la mise en place du télétravail, ce qui peut constituer une solution ponctuelle le jour de la rentrée.
Exemples d’aménagements possibles :
Ces solutions, bien que non obligatoires, relèvent de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Elles contribuent à instaurer un climat de confiance, à prévenir les absences injustifiées et à renforcer l’attractivité de l’entreprise.
Si un salarié s’absente sans autorisation expresse, l’employeur est en droit de le sanctionner disciplinairement (article L1333-2 du Code du travail) et de pratiquer une retenue sur salaire proportionnelle aux heures non travaillées (Cass. soc., 21 mars 2012, n°10-21097).
Toutefois, la sanction doit rester proportionnée. Un simple retard justifie en principe un avertissement, mais pas un licenciement immédiat. L’abus de pouvoir disciplinaire peut être contesté devant le conseil de prud’hommes.
La rentrée scolaire n’est pas seulement un sujet d’organisation, mais aussi un enjeu de dialogue social. En anticipant cette période par des communications internes, des notes de service ou des accords collectifs, l’employeur :
La rentrée scolaire illustre parfaitement la tension entre organisation de l’entreprise et besoins familiaux des salariés. Le Code du travail, silencieux sur ce point, laisse place à la négociation collective et aux pratiques internes. Certaines conventions collectives accordent des droits explicites, mais dans la majorité des cas, la solution repose sur la souplesse managériale.
Pour les employeurs, anticiper cette période est une manière de garantir la continuité du service tout en préservant la qualité de vie au travail. Mettre en place des aménagements ponctuels (décalage d’horaires, télétravail, rattrapage des heures) permet d’éviter les tensions et de réduire le risque de retards injustifiés.
Pour les salariés, il est indispensable de vérifier leur convention collective, d’informer leur employeur à l’avance et de respecter les règles internes. En cas d’absence non autorisée, les risques sont réels : retenue sur salaire, avertissement, voire licenciement en cas de récidives.
Au final, la rentrée scolaire, bien qu’elle ne fasse pas partie des événements familiaux protégés par la loi, peut devenir une opportunité pour renforcer le dialogue social et instaurer une culture d’entreprise favorable à la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.
Non, le Code du travail n’accorde pas de droit automatique pour accompagner ses enfants à la rentrée. Les articles L3142-1 et L3142-4 mentionnent des congés pour événements familiaux (mariage, naissance, décès, etc.), mais la rentrée scolaire n’en fait pas partie.
En pratique, le salarié doit donc se tourner vers :
Certaines conventions collectives reconnaissent explicitement ce droit, souvent en limitant l’âge de l’enfant ou la nature de la rentrée (première rentrée, école primaire, etc.) :
Ces droits s’appliquent de plein droit. Un employeur qui refuse d’accorder l’absence encourt un risque de litige prud’homal, car il s’agirait d’un non-respect d’une disposition conventionnelle (articles L2262-1 et L2262-2 du Code du travail).
Oui. En l’absence de texte, l’employeur peut se montrer souple et prévoir des aménagements ponctuels :
Même si cette tolérance n’est pas une obligation, elle participe à la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Elle contribue aussi à la fidélisation des salariés et à la prévention des absences injustifiées.
À noter : l’employeur peut également autoriser la pose d’un RTT ou d’un congé payé pour le jour de la rentrée.
Oui. Même si la convention collective prévoit une autorisation d’absence, le salarié doit respecter les modalités d’information prévues par les textes (souvent un délai de 48 heures).
Dans le cas contraire, l’absence est qualifiée d’injustifiée, ce qui expose le salarié à une sanction disciplinaire.
Exemple : un salarié qui ne prévient pas et quitte son poste le matin de la rentrée, sans autorisation, peut recevoir un avertissement. S’il récidive, la sanction peut aller jusqu’à une mise à pied disciplinaire.
Un salarié absent sans autorisation s’expose à deux conséquences :
Exemple : un salarié qui s’absente 2 heures sans autorisation peut subir une retenue équivalente sur sa paie, en plus d’un avertissement disciplinaire.