À la suite d’un accident ou de tout autre sinistre automobile, l’intervention d’un expert mandaté par la compagnie d’assurance vise à évaluer les dommages et à fixer le montant de l’indemnisation due à l’assuré.
Toutefois, il n’est pas rare que ce dernier conteste les conclusions de l’expertise, jugées incomplètes, erronées ou défavorables. Dans ce contexte, il est essentiel de connaître les droits conférés par le Code des assurances et les recours possibles pour obtenir une réévaluation plus juste de son préjudice.
Cet article, proposé par defendstesdroits.fr, explore en détail les différentes voies de contestation ouvertes à l’assuré, qu’elles soient amiables ou judiciaires, en s’appuyant sur des références juridiques solides.
Lorsqu’un sinistre survient (collision, dégradation, véhicule économiquement irréparable…), l’assureur mandate un expert pour évaluer les dommages et proposer une estimation d’indemnisation. Cette intervention repose notamment sur les règles posées par le Code de déontologie des experts en automobile. Toutefois, malgré son obligation d’indépendance et d’impartialité, l’expert peut produire un rapport contestable, tant sur la nature des réparations nécessaires que sur la valeur vénale du véhicule sinistré.
L’article R. 326-3 du Code de la route impose à l’expert de transmettre une copie de son rapport à l’assuré, qui pourra s’en servir pour engager un recours.
En cas de désaccord, plusieurs voies s’offrent à l’assuré :
La première démarche à adopter en cas de désaccord avec l’évaluation faite par l’expert mandaté par l’assurance est d’ouvrir un dialogue direct avec ce dernier. En effet, aucune disposition légale n’interdit une négociation informelle, tant que celle-ci est fondée sur des éléments factuels et vérifiables.
Pour maximiser ses chances d’obtenir une révision du rapport initial, l’assuré doit préparer minutieusement son argumentation en réunissant des pièces justificatives solides, telles que :
Une fois ces documents réunis, l’assuré peut formuler une demande motivée de réexamen auprès de l’expert, en exposant ses arguments de façon claire, précise et étayée.
Si l’expert estime ces éléments convaincants, il peut alors accepter de réviser son évaluation initiale et rédiger un rapport rectificatif, qui viendra remplacer le précédent.
Cette négociation directe, bien que facultative, constitue une voie amiable souvent efficace pour désamorcer le conflit sans engager de frais supplémentaires. Elle évite d’emblée les démarches plus complexes comme la contre-expertise, la tierce expertise ou le recours judiciaire, tout en permettant à l’assuré de faire valoir ses droits de manière proactive.
Lorsque la discussion avec l’expert échoue, l’assuré peut recourir à une contre-expertise, conformément à l’article L. 125-2 du Code des assurances.
Cette démarche suppose :
Si les deux experts parviennent à une conclusion commune, l’assureur peut réévaluer son offre d’indemnisation. En cas de persistance du désaccord, la procédure évolue vers la tierce expertise.
À noter : Les frais de cette contre-expertise sont en principe à la charge de l’assuré, sauf si le contrat d’assurance prévoit une garantie spécifique couvrant ces dépenses (clause d’extension de garantie, protection juridique…).
La tierce expertise constitue une étape intermédiaire essentielle lorsque le désaccord persiste entre l’expert missionné par l’assureur et l’expert choisi par l’assuré à l’occasion d’une contre-expertise. Elle repose sur un arbitrage technique tripartite, impliquant l’intervention d’un troisième expert indépendant, chargé de trancher la divergence.
Ce processus est encadré et suit des modalités précises :
Le rapport établi par le tiers expert repose sur une analyse indépendante et contradictoire du sinistre. Ce document, fruit d’un consensus entre au moins deux des trois experts, s’impose généralement aux parties, sauf si l’une d’elles engage par la suite une action en justice pour en contester les conclusions.
En matière de répartition des frais, la règle est celle du partage équitable : l’assureur et l’assuré supportent chacun la moitié des coûts, sauf clause contraire prévue dans le contrat d’assurance.
Certains contrats peuvent prévoir une prise en charge partielle ou totale des honoraires d’expertise, notamment dans le cadre d’une garantie protection juridique.
Cette procédure permet ainsi de résoudre techniquement le litige sans avoir immédiatement recours au juge, tout en assurant une évaluation neutre et collégiale du désaccord. Elle s’avère donc être une alternative pragmatique pour débloquer la situation, notamment lorsque les enjeux financiers liés à l’indemnisation sont significatifs.
Lorsque les voies amiables échouent, l’assuré peut saisir le juge compétent pour contester l’expertise.
Le tribunal judiciaire (article L. 211-3 du Code de l’organisation judiciaire) pourra ordonner une expertise judiciaire, confiée à un expert inscrit sur une liste près la cour d’appel. Ce professionnel est chargé de réexaminer les circonstances du sinistre, la valeur du véhicule, les pièces remplacées, le montant des réparations ou le préjudice résiduel.
L’expertise judiciaire est contradictoire et permet un rétablissement de l’équilibre procédural, mais elle suppose un investissement financier et des délais de traitement parfois longs. Il convient également de rappeler que les décisions judiciaires ne sont pas toujours favorables à l’assuré.
En cas de décision défavorable et si l’enjeu dépasse 5 000 euros, un appel peut être formé (article R. 211-3-21 du Code de l’organisation judiciaire).
Le recours à une assistance juridique, notamment via la protection juridique prévue au contrat ou l’aide d’un avocat, peut s’avérer indispensable pour défendre efficacement ses droits. Pour obtenir un accompagnement personnalisé et entamer les démarches de contestation, consultez le site defendstesdroits.fr, qui met à disposition des usagers une information juridique fiable et gratuite.
Face à un désaccord avec l’expert automobile missionné par l’assureur, l’assuré ne se trouve pas démuni. Il peut faire valoir ses droits en s’appuyant sur une négociation argumentée, une contre-expertise, une tierce expertise, voire une action judiciaire, selon les circonstances et les clauses du contrat d’assurance.
Chaque étape doit être menée dans le respect des délais et des formes légales prévues notamment par le Code des assurances et le Code de procédure civile.
Pour être accompagné à chaque phase de la contestation, les justiciables peuvent consulter defendstesdroits.fr, plateforme dédiée à l'information et à la défense des droits des assurés.
1. Peut-on légalement contester le rapport d’un expert mandaté par l’assurance auto ?
Oui, l’assuré dispose d’un droit de contestation du rapport d’expertise établi par l’expert missionné par sa compagnie d’assurance. Ce droit est reconnu par l’article L. 125-2 du Code des assurances, qui autorise tout assuré à solliciter une contre-expertise à ses frais. Ce droit s'exerce notamment lorsque l’assuré considère que l’évaluation des dommages ou la valeur vénale de son véhicule est sous-estimée ou erronée, voire en cas de refus d’indemnisation. Il est donc parfaitement légal et encadré de remettre en cause l’avis rendu par l’expert d’assurance, à condition de respecter les délais de prescription biennaux prévus à l’article L. 114-1 du Code des assurances.
2. Quelles sont les étapes à suivre pour contester efficacement une expertise automobile ?
La contestation peut suivre une progression en quatre étapes :
3. Qui doit payer la contre-expertise en cas de litige avec l’assurance auto ?
En principe, la contre-expertise est à la charge de l’assuré, sauf stipulation contraire dans le contrat d’assurance. Certains contrats incluent une garantie protection juridique ou une clause spécifique prenant en charge les frais liés à la désignation d’un second expert. À noter que les honoraires d’un expert indépendant agréé peuvent varier entre 600 et 1 000 euros, selon la complexité de l’évaluation. En cas de tierce expertise, les frais sont généralement partagés entre l’assureur et l’assuré, à moins qu’une clause ne prévoit une répartition différente.
4. Quelle est l’utilité de la tierce expertise en assurance auto ?
La tierce expertise intervient lorsque les deux premiers experts — celui de l’assureur et celui de l’assuré — ne parviennent pas à un accord. Elle constitue un mécanisme d’arbitrage impartial, reposant sur la désignation d’un troisième expert indépendant chargé de trancher entre les positions divergentes. Ce dernier émet un rapport majoritaire qui s’impose aux parties. Cette solution permet d’éviter une procédure judiciaire coûteuse et longue. En cas d’échec, l’assuré conserve néanmoins la faculté de porter le litige devant le juge, conformément au principe de libre accès à la justice.
5. Quel tribunal saisir pour contester un rapport d’expertise automobile ?
En l'absence d'accord amiable, l’assuré peut saisir le tribunal judiciaire compétent (ancien tribunal de grande instance) pour contester le rapport d'expertise. En application de l’article L. 211-3 du Code de l'organisation judiciaire, cette juridiction est compétente pour tous les litiges relatifs aux contrats d’assurance, sauf disposition spéciale. Si le montant du litige est inférieur à 5 000 euros, l’article 750-1 du Code de procédure civile impose au préalable une tentative de résolution amiable, comme la médiation ou la conciliation. Le juge pourra ordonner une expertise judiciaire menée par un expert désigné sur la liste des experts près la cour d’appel, dont le rapport servira de base à la décision rendue.