Lorsqu’une personne se retrouve engagée dans une procédure judiciaire, la relation de confiance avec son avocat est déterminante. L’avocat est le représentant légal chargé de défendre ses intérêts, de préparer ses écritures et de plaider devant le juge. Mais il arrive que cette collaboration devienne insatisfaisante : manque de communication, divergences stratégiques, absence de réactivité, voire conflit d’intérêts. Dans de tels cas, la loi permet au justiciable de changer d’avocat en cours de procédure, sous réserve de respecter certaines règles déontologiques et procédurales.
Cette faculté découle du principe de libre choix de l’avocat, reconnu par l’article 6 §3 de la Convention européenne des droits de l’homme et consacré par le Règlement intérieur national de la profession d’avocat (RIN). Toutefois, ce droit doit être exercé de manière ordonnée afin de ne pas fragiliser la défense ni retarder inutilement le déroulement du procès. Le changement d’avocat implique ainsi des démarches administratives, le règlement des honoraires dus à l’ancien conseil et le transfert sécurisé du dossier.
La première étape consiste à notifier sa décision à l’avocat en place.
Le transfert du dossier est essentiel pour assurer la continuité de la défense.
Le divorce est un domaine où la relation de confiance est particulièrement importante. Plusieurs situations peuvent justifier un changement :
Dans tous les cas, le changement doit se faire avant les étapes décisives de la procédure (audience de plaidoirie, dépôt de conclusions), afin de préserver l’efficacité de la défense.
Le justiciable dispose d’un droit d’accès à son dossier. L’avocat ne peut retenir les pièces au-delà du règlement des honoraires convenus.
Une lettre de dessaisissement doit contenir :
L’envoi en recommandé avec accusé de réception constitue une preuve indispensable en cas de litige ultérieur.
Changer d’avocat en cours de procédure est un droit reconnu, mais il suppose une organisation rigoureuse. Le justiciable doit à la fois respecter ses obligations vis-à-vis de l’ancien conseil et veiller à une transition fluide avec le nouvel avocat. Cette démarche permet de préserver la qualité de la défense, de renforcer la stratégie juridique et, in fine, d’assurer une meilleure protection de ses droits devant les juridictions.
1. Puis-je changer d’avocat à tout moment pendant une procédure ?
Oui, le droit au libre choix de l’avocat est garanti par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme et par la loi du 31 décembre 1971. Cela signifie que le client peut décider de se dessaisir de son avocat à tout moment, même au cœur d’un procès. Toutefois, il doit s’assurer que la transition ne mette pas en péril sa défense : par exemple, changer d’avocat quelques jours avant une audience importante peut fragiliser le dossier si le nouvel avocat n’a pas le temps de s’y préparer. En pratique, il est recommandé d’anticiper le changement suffisamment tôt pour permettre une reprise efficace du dossier.
2. Quels frais prévoir lorsqu’on change d’avocat en cours de procédure ?
Le changement d’avocat entraîne le règlement des honoraires dus pour les diligences déjà effectuées : rédaction de conclusions, préparation d’audiences, consultations, etc. Ces frais sont définis par la convention d’honoraires signée au début de la mission (article 10 de la loi de 1971). Le nouvel avocat établira une nouvelle convention, avec ses propres conditions de rémunération (forfait, taux horaire ou honoraire de résultat). Attention : un avocat ne peut retenir le dossier en gage de paiement que si les honoraires sont contestés, et uniquement dans certaines limites fixées par la déontologie. En cas de désaccord, le bâtonnier peut être saisi pour arbitrer.
3. Comment récupérer mon dossier si je décide de changer d’avocat ?
L’avocat sortant est tenu, au titre de sa déontologie et de l’article 14.3 du Règlement intérieur national (RIN), de restituer le dossier complet à son client ou au nouvel avocat désigné. Cela inclut les pièces communiquées, les actes de procédure déposés, les correspondances échangées, et les éventuelles notes internes utiles. La remise doit être faite dans un délai raisonnable et de manière sécurisée. Si l’avocat refuse ou tarde à transmettre le dossier, le client peut saisir le bâtonnier de l’ordre dont il dépend. Exemple : en cas de changement d’avocat lors d’un divorce, toutes les pièces relatives au patrimoine, aux enfants et aux mesures provisoires doivent être transférées sans omission.
4. Dans quels cas est-il pertinent de changer d’avocat en cours de divorce ?
Un divorce est une procédure où l’accompagnement personnalisé est indispensable. Plusieurs situations peuvent justifier un changement :
5. Comment rédiger une lettre officielle pour mettre fin au mandat d’un avocat ?
La lettre doit être claire, respectueuse et juridiquement solide. Elle doit comporter :
⚖️ Exemple : dans un litige prud’homal, la lettre peut indiquer : « Je vous prie de transmettre sans délai l’intégralité de mon dossier à Maître [Nom], nouvellement constitué pour ma défense. »