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Comment faire financer votre VAE avec le CPF ? Décryptage du décret 2025-663

Estelle Marant
Collaboratrice
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CPF et VAE : ce que change le décret du 18 juillet 2025

Vous souhaitez faire reconnaître vos compétences sans passer par une formation classique ? Bonne nouvelle : la validation des acquis de l’expérience (VAE) est désormais pleinement éligible au compte personnel de formation (CPF), sous conditions.

Un nouveau décret, publié au Journal officiel du 19 juillet 2025, précise enfin les modalités concrètes de cette prise en charge. Applicable à partir du 1er août 2025, ce texte renforce l’accessibilité de la VAE pour les salariés comme pour les demandeurs d’emploi.

La VAE : un droit peu mobilisé, mais renforcé

La VAE permet à toute personne, quelle que soit sa situation, de faire reconnaître officiellement ses compétences professionnelles par l’obtention d’un diplôme, d’un titre ou d’une certification, sans suivre nécessairement une formation complète. Pour cela, il faut justifier d’au moins un an d’expérience dans le domaine visé.

Jusqu’ici, la prise en charge financière du parcours de VAE via le CPF était possible, mais restait floue et peu uniforme selon les cas. Le décret n° 2025-663 du 18 juillet 2025 clarifie enfin la situation.

Ce que prévoit le décret : un cadre clair pour les bénéficiaires du CPF

Le décret n° 2025-663 du 18 juillet 2025, applicable à partir du 1er août 2025, clarifie enfin les modalités de financement des actions de VAE par le compte personnel de formation (CPF). Cette avancée majeure répond à une demande récurrente de simplification et d’accessibilité pour les personnes souhaitant valoriser leur expérience professionnelle.

Concrètement, toute action engagée pour valider les acquis de l’expérience devient éligible au financement CPF, à condition de respecter un cadre défini par plusieurs articles modifiés du Code du travail, notamment D. 6323-5, D. 6323-7 et D. 6323-22.

Quelles actions sont désormais prises en charge par le CPF ?

Le décret prévoit que le CPF couvre l’ensemble du parcours VAE, à condition qu’il s’inscrive dans le cadre légal prévu au chapitre II du livre IV de la sixième partie du Code du travail. Cela comprend :

  • L’accompagnement à la VAE : il s’agit du suivi personnalisé par un organisme agréé, qui aide le candidat à constituer son dossier, à identifier les compétences pertinentes, et à préparer l’entretien avec le jury. Ce soutien est essentiel pour sécuriser le parcours.
  • Les frais de jury : c’est-à-dire les coûts liés à l’évaluation du dossier de validation et à l’organisation de l’entretien final par l’autorité compétente (ministère certificateur, certificateur professionnel…).
  • Les frais annexes liés à l’examen du dossier : ceux-ci peuvent inclure certains frais administratifs, lorsque les conditions définies à l’article R. 6412-1 du Code du travail sont réunies.

Ce financement est ouvert à tous les titulaires du CPF, qu’ils soient salariés ou demandeurs d’emploi. C’est une évolution importante : les personnes sans contrat de travail actif bénéficient désormais d’une égalité d’accès au parcours de VAE financé, via l’ajout de l’article D. 6323-22.

Quelles conditions faut-il remplir pour bénéficier de cette prise en charge ?

L’éligibilité des actions de VAE au CPF repose désormais sur deux exigences essentielles, introduites pour garantir la qualité, la transparence et la traçabilité des parcours :

  1. Un accompagnement par un prestataire habilité
    Le décret impose que l’accompagnement soit réalisé par un organisme dûment enregistré, répondant aux critères fixés par l’article L. 6351-1 du Code du travail.
    De plus, lorsque la certification visée est présente sur le portail officiel de la VAE (prévu à l’article R. 6411-2), le prestataire doit être inscrit sur la liste publique des accompagnateurs référencés, disponible sur ce portail. Cette exigence permet d’éviter les pratiques non conformes et d’assurer un encadrement de qualité.
  2. Une inscription préalable du bénéficiaire sur le portail numérique de la VAE
    Le titulaire du CPF doit formellement s’inscrire sur le portail lorsqu’il vise une certification répertoriée. Cette étape garantit que le parcours est bien identifié, traçable et conforme aux référentiels nationaux. L’article R. 6412-2 du Code du travail encadre cette formalité d’inscription.

Autrement dit, il ne suffit pas de choisir un organisme d’accompagnement : il faut que l’ensemble du parcours s’inscrive dans un circuit digitalisé, conforme, et encadré par l’État.

Pourquoi ce décret est important pour les justiciables

Cette réforme vise à rendre la VAE plus lisible, plus encadrée et plus accessible financièrement. Elle répond à un double enjeu :

  • Permettre à chacun de faire reconnaître son expérience professionnelle, en facilitant le financement de la démarche ;
  • Favoriser la mobilité et la reconversion professionnelle, sans imposer un retour en formation souvent incompatible avec la vie active.

Pour les salariés peu qualifiés, les travailleurs expérimentés sans diplôme, ou les personnes en reconversion, la VAE est une voie d’accès directe à la certification. Le CPF devient donc un levier central pour sécuriser les parcours professionnels.

Ce qu’il faut retenir

  • Le décret n° 2025-663 entre en vigueur le 1er août 2025.
  • Il élargit et encadre le financement par le CPF des actions liées à la VAE.
  • Sont pris en charge : l’accompagnement, les frais de jury, et certaines démarches administratives.
  • La VAE doit être menée par un prestataire habilité, via un parcours référencé sur le portail officiel.
  • Cette réforme bénéficie aux salariés comme aux demandeurs d’emploi, sans distinction.

En pratique : comment activer son CPF pour une VAE ?

Dès le mois d’août 2025, toute personne souhaitant entamer une démarche de VAE via son CPF devra :

  1. Se connecter à MonCompteFormation.gouv.fr ;
  2. Rechercher une certification inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ;
  3. Choisir un organisme habilité à l’accompagnement VAE ;
  4. Déposer sa demande de financement directement via la plateforme.

Les informations sur les frais, les délais, et les conditions seront obligatoirement communiquées par le prestataire avant engagement.

Références juridiques :

  • Décret n° 2025-663 du 18 juillet 2025 : lien Legifrance
  • Articles L. 6323-6, L. 6323-20, L. 6323-23, L. 6323-32 et D. 6323-5 et suivants du Code du travail.

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