Fiscal

Comment se déroule un contrôle fiscal d’entreprise ?

Jordan Alvarez
Editeur
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Que faire en cas de contrôle fiscal : droits, obligations et recours

Le contrôle fiscal d’entreprise est l’une des procédures les plus redoutées par les dirigeants, mais il ne doit pas être perçu comme une fatalité.

Encadré strictement par le Livre des procédures fiscales (LPF) et le Code général des impôts (CGI), il poursuit deux objectifs principaux : vérifier la sincérité des déclarations fiscales et s’assurer que chaque entreprise contribue à l’impôt conformément à sa capacité contributive.

Contrairement à une idée répandue, un contrôle fiscal n’aboutit pas systématiquement à un redressement. Tout dépend de la transparence de la comptabilité, du respect des obligations légales et surtout de la manière dont l’entreprise se prépare et organise sa défense.

C’est dans ce contexte que l’accompagnement par un avocat fiscaliste expérimenté, tel que le Cabinet Schaeffer Avocats, peut faire toute la différence. Ce cabinet, reconnu pour sa maîtrise du droit fiscal et sa posture humaine et stratégique, aide les entreprises à anticiper les contrôles, à répondre aux vérificateurs et à contester les éventuelles rectifications.

Les différentes formes de contrôle fiscal

Il existe deux grandes formes de contrôle fiscal. Le premier est le contrôle sur pièces : il s’effectue à distance, sans que l’entreprise en soit toujours avertie. L’administration examine les déclarations et les compare à d’autres sources comme les données bancaires ou sociales. Ce contrôle, souvent de routine, peut à lui seul aboutir à la constatation d’une absence d’irrégularités ou à une rectification si des anomalies apparaissent.

Le second est la vérification de comptabilité, plus lourde puisqu’elle se déroule dans les locaux de l’entreprise ou, à sa demande, au cabinet de son expert-comptable. Prévue par l’article L.47 du LPF, elle impose à l’administration de prévenir l’entreprise au moins quarante-huit heures à l’avance, par courrier recommandé. Le vérificateur peut alors examiner sur place les livres comptables, les factures, les relevés bancaires et interroger directement le chef d’entreprise.

👉 Bon à savoir : pour les petites entreprises, la durée maximale de présence dans les locaux est limitée à trois mois (article L.52 LPF). Ce délai constitue une garantie importante.

Le déroulement du contrôle fiscal

Chaque contrôle débute par une notification officielle. Lorsqu’il s’agit d’une vérification de comptabilité, l’administration remet également la charte des droits et obligations du contribuable, un document essentiel qui rappelle les garanties dont bénéficie l’entreprise : droit d’être informée, d’être assistée d’un conseil, de présenter des observations et de contester toute rectification.

Le vérificateur procède ensuite à l’examen des documents comptables. Les entreprises doivent obligatoirement fournir leurs livres-journaux, grands livres, mais aussi le fichier des écritures comptables (FEC). L’absence de ce fichier ou la fourniture d’un document non conforme peut justifier une taxation d’office (article L.69 LPF).

👉 Bon à savoir : la remise du FEC est obligatoire depuis 2014. En cas de refus, l’entreprise risque une amende de 5 000 € et une taxation d’office.

Le contrôle reste toutefois contradictoire. L’article L.55 du LPF impose à l’administration de dialoguer avec le contribuable et de recueillir ses arguments avant toute décision. Les échanges avec le vérificateur constituent donc une étape stratégique : répondre de manière argumentée, documents à l’appui, permet souvent de limiter, voire d’éviter un redressement.

Les issues possibles

Au terme de la vérification, deux scénarios sont possibles. Le premier, le plus favorable, est la remise d’un avis d’absence de rectification prévu par l’article L.50 LPF. Ce document confirme que les déclarations de l’entreprise sont conformes et clôt la procédure. Il agit comme une protection, car l’administration ne peut plus revenir sur la période contrôlée sauf découverte d’une fraude ultérieure.

👉 Bon à savoir : l’avis d’absence de rectification a valeur de “quitus fiscal” sur la période contrôlée, un atout précieux pour l’entreprise.

Le second scénario est plus délicat : l’envoi d’une proposition de rectification. Ce document doit être motivé conformément à l’article L.57 LPF et expose les irrégularités constatées, les textes applicables et le montant des droits réclamés. L’entreprise dispose d’un délai de trente jours, prolongeable une fois, pour y répondre. Une absence de réponse vaut souvent acceptation tacite du redressement.

Les sanctions prévues par le Code général des impôts

Le régime des sanctions est proportionné à la gravité des faits. Une simple omission ou erreur involontaire entraîne le paiement d’intérêts de retard de 0,20 % par mois (article 1727 CGI) et une majoration de 10 %. En revanche, lorsqu’un manquement délibéré est prouvé, la majoration grimpe à 40 % (article 1729 CGI). Enfin, en cas de fraude caractérisée ou d’abus de droit, la pénalité atteint 80 %, avec un risque de sanctions pénales lourdes prévues à l’article 1741 CGI : jusqu’à 500 000 € d’amende et 5 ans d’emprisonnement, portés à 3 millions d’euros et 7 ans de prison en cas de fraude aggravée.

L’article L.267 du LPF ajoute une arme redoutable : la possibilité de déclarer le dirigeant solidairement responsable du paiement des dettes fiscales de l’entreprise lorsqu’il a agi de mauvaise foi. Dans ce cas, son patrimoine personnel peut être directement engagé.

👉 Bon à savoir : l’article L.267 LPF permet à l’administration de rendre le dirigeant solidairement responsable des dettes fiscales de l’entreprise s’il a agi de mauvaise foi. Dans ce cas, son patrimoine personnel peut être engagé.

Comment réagir et se défendre ?

Un contrôle fiscal doit être pris très au sérieux, mais il ne doit pas être vécu comme une fatalité. La clé réside dans la préparation : une comptabilité claire, des justificatifs soigneusement conservés et une réponse argumentée aux demandes du vérificateur.

En cas de désaccord, l’entreprise dispose de plusieurs recours : saisir le supérieur hiérarchique de l’inspecteur, recourir à la Commission départementale des impôts pour les litiges techniques, ou porter l’affaire devant le tribunal administratif ou le juge judiciaire selon l’impôt concerné (article L.199 LPF).

Dans les dossiers sensibles, l’accompagnement d’un avocat fiscaliste expérimenté est fortement recommandé. Il permet de sécuriser la procédure, d’identifier d’éventuels vices de forme et de transformer la défense de l’entreprise en véritable stratégie juridique.

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