Travail

Convention collective nettoyage : salaires, primes et congés en 2025

Estelle Marant
Collaboratrice
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Propreté et services associés : ce que prévoit la convention collectives

Le secteur de la propreté et des services associés joue un rôle indispensable dans le bon fonctionnement des entreprises, établissements publics et résidences privées. Soumis à des conditions de travail spécifiques, les salariés de ce secteur bénéficient d’une réglementation encadrée par la convention collective nationale (IDCC 3043).

Cette dernière fixe notamment les grilles de salaires, les primes conventionnelles, les droits en matière de congés, de temps de travail ou encore de rupture du contrat de travail.

Afin de garantir une application conforme aux dispositions en vigueur, il est essentiel pour les employeurs comme pour les salariés de se référer aux dernières mises à jour de cette convention, notamment celles issues de l’avenant n°26 du 5 mars 2025, publié au Journal Officiel du 3 mai 2025.

Ce texte introduit une nouvelle évolution des grilles salariales à compter du 1er juin 2025, impactant l’ensemble des classifications professionnelles du secteur.

Sur defendstesdroits.fr, nous vous apportons une lecture rigoureuse et accessible de ces dispositions, en intégrant les références juridiques indispensables à la compréhension de vos droits et obligations.

Sommaire

  1. Introduction
  2. Convention collective et codes APE
  3. Nouvelles grilles de salaires en 2025
  4. Salaires selon les échelons
  5. Passage de l’échelon asp à asc
  6. Heures supplémentaires
  7. Congés exceptionnels
  8. Arrêt maladie et congé maternité
  9. Indemnité de licenciement et préavis
  10. FAQ

Champ d'application de la convention collective

La convention collective nationale des entreprises de propreté et services associés (IDCC 3043, brochure n°3173) s’applique à l’ensemble des employeurs et salariés exerçant leur activité principale dans le secteur du nettoyage et des services associés.

Elle vise plus précisément les entreprises relevant :

  • du code APE 81.2, correspondant aux activités de nettoyage courant de bâtiments, y compris les interventions ponctuelles comme les remises en état après sinistre, travaux ou événement ;
  • du code APE 96.01, qui recouvre les activités de nettoyage à domicile telles que le traitement des moquettes, tapis, tentures ou rideaux, généralement chez des particuliers.

Autrement dit, cette convention s’applique aussi bien aux entreprises de propreté industrielle, chargées de l’entretien régulier de bureaux, écoles, hôpitaux, gares, centres commerciaux, qu’aux structures intervenant dans le cadre domestique, pour des prestations spécifiques et techniques à domicile.

L’affiliation à cette convention n’est pas laissée au libre choix de l’employeur : elle dépend du code NAF/APE attribué par l’INSEE lors de l’immatriculation de l’entreprise et de l’activité réellement exercée. Le respect des dispositions conventionnelles est obligatoire pour l’employeur, sous peine de sanctions en cas de litige avec les salariés.

Ainsi, tout employeur relevant de ces codes APE doit appliquer les dispositions salariales, contractuelles et sociales prévues par la CCN propreté, conformément à l’article L2261-1 du Code du travail, qui impose le respect de la convention collective applicable à la branche d’activité principale.

Grilles de salaires applicables au 1er juin 2025

L’avenant n°26 a revu à la hausse les grilles salariales conventionnelles, applicables à compter du 1er juin 2025, conformément à l’article L2261-24 du Code du travail. Ces grilles fixent des taux horaires minimaux, différenciés selon les niveaux de qualification et échelons :

  • ASP (échelon 1) : 12,38 € (A) à 12,57 € (B)
  • ASC (échelon 2) : 12,43 € (A) à 12,65 € (B)
  • ASCS (échelon 3) : 12,50 € (A) à 12,72 € (B)

Le taux B est applicable dès lors que le salarié cumule, depuis plus de trois mois, des activités de propreté et de prestations associées.

Les salariés classés comme AQS ou ATQS bénéficient de taux plus élevés, allant jusqu’à 15,10 € de l’heure pour un ATQS3 B.

Pour les cadres, la rémunération minimale est exprimée en montant mensuel.

Évolution de carrière : passage d’ASP à ASC

La convention prévoit un passage automatique de l’échelon ASP (ex-AS1) à ASC (ex-AS2) après un an d’ancienneté dans la branche, sans formalité particulière (article 3.2.1 de l’accord du 25 juin 2002 modifié).

Ce passage s'accompagne d’une revalorisation salariale automatique, conformément aux principes d’égalité de traitement (Cass. soc., 16 mars 2022, n°20-17.121).

Primes prévues par la CCN propreté

Plusieurs primes conventionnelles sont prévues par l’accord collectif, notamment :

  • Prime d’expérience (article 7.3) : assimilée à une prime d’ancienneté, elle augmente à mesure des années de service ;
  • Prime annuelle : généralement versée en fin d’année, selon des modalités fixées par les accords d’entreprise ou l’usage ;
  • Indemnité de transport : applicable selon les zones géographiques et contraintes de mobilité.

Travail de nuit et temps partiel

Travail de nuit

Le travail de nuit, défini entre 21h et 5h, donne droit à :

  • une majoration de salaire ou un repos compensateur (article L3122-2 et suivants du Code du travail) ;
  • une prime panier spécifique.

Les salariés qualifiés de travailleurs de nuit sont soumis à une durée maximale de 8 heures par nuit, ou 10 heures sous dérogation motivée.

Temps partiel

La durée minimale de travail est fixée à 16 heures hebdomadaires (soit 69h28 mensuelles), sauf dérogation motivée par le salarié.

Le planning de travail doit être régulier, et toute modification impose un délai de prévenance de 8 jours ouvrés (conformément à l’article L3123-21 du Code du travail).

Heures supplémentaires

La convention reprend les dispositions légales relatives aux heures supplémentaires :

  • Majoration de 25 % pour les 8 premières heures ;
  • Majoration de 50 % au-delà.

Le contingent annuel d’heures supplémentaires est fixé à 190 heures par salarié. Le paiement peut être remplacé par un repos compensateur équivalent (article L3121-30 du Code du travail).

Congés exceptionnels pour événements familiaux

Les salariés bénéficient de congés exceptionnels rémunérés, par exemple :

  • 2 jours pour le mariage d’un enfant (après 6 mois d’ancienneté) ;
  • 1 jour pour décès d’un grand-parent ou petit-enfant (condition d’ancienneté exigée) ;
  • 1 jour pour déménagement, à partir d’un an d’ancienneté.

Des jours supplémentaires non rémunérés peuvent être accordés à la demande du salarié.

Maladie et maternité

Arrêt maladie

En cas de maladie, le salarié bénéficie d’un maintien partiel de salaire, sous condition d’ancienneté :

  • 30 jours à 90 %, puis 30 jours à 66 % entre 1 et 6 ans d’ancienneté ;
  • Progressivement jusqu’à 100 jours à 90 %, puis 100 jours à 66 % après 30 ans d’ancienneté.

Ces dispositions sont plus favorables que le Code du travail et supplétives aux indemnités journalières de la Sécurité sociale (articles L1226-1 à L1226-4).

Congé maternité

La convention prévoit un maintien de salaire à 100 % pendant 8 semaines, après 2 ans d’ancienneté, déduction faite des IJSS (indemnités journalières de sécurité sociale), conformément à l’article 7.2.1.

Rupture du contrat : indemnités et préavis

Indemnité de licenciement

L’indemnité conventionnelle de licenciement étant inférieure à l’indemnité légale, cette dernière s’applique prioritairement (article L1234-9 du Code du travail).

Préavis

Les préavis varient selon l’ancienneté et la catégorie professionnelle. À titre d’exemple :

  • Agent de service : 1 semaine à 2 mois pour licenciement ; 2 jours à 1 semaine pour démission ;
  • Employé : 1 à 2 mois selon l’ancienneté ;
  • Technicien, agent de maîtrise : 1 à 2 mois ;
  • Cadre : 3 mois, quelle que soit l’ancienneté (sauf période d’essai).

Contrats de travail et période d’essai

La CCN impose un formalisme spécifique aux contrats (mention du poste, classification, durée, horaires...), ainsi qu’à la notification des départs (licenciement, démission).

Durées de période d’essai :

  • 1 mois, renouvelable une fois pour les agents de service, employés ;
  • 3 mois, renouvelable une fois pour les agents de maîtrise et cadres, dans la limite de 6 mois.

Les renouvellements doivent respecter les conditions de l’article L1221-21 du Code du travail et être prévus expressément au contrat.

Ressources pour vérifier la conformité de l’entreprise

Les employeurs ont l’obligation d’appliquer intégralement la convention collective applicable sous peine de sanctions pour non-respect des obligations contractuelles (article L2262-5 du Code du travail). Il leur est recommandé :

  • de tenir à jour un exemplaire de la convention à disposition des salariés ;
  • de former les responsables RH sur les accords en vigueur ;
  • de recourir aux ressources disponibles sur defendstesdroits.fr pour accéder à une synthèse claire et actualisée de la CCN.

Conclusion

L’application de la convention collective des entreprises de propreté et services associés constitue une garantie essentielle pour la régulation des conditions de travail dans un secteur soumis à des contraintes horaires, physiques et organisationnelles intenses.

La réévaluation régulière des salaires minimaux, l’encadrement du travail de nuit, le versement de primes conventionnelles ou encore la reconnaissance de droits spécifiques en matière de congé maladie ou de maternité témoignent de l’importance de ce cadre normatif.

Qu’il s’agisse de l’évolution d’un échelon professionnel, de la gestion d’un licenciement ou de la conformité d’un contrat, chaque employeur et chaque salarié du secteur doit pouvoir s’appuyer sur une lecture claire et actualisée de cette convention. En cela, defendstesdroits.fr demeure une ressource fiable pour accompagner les professionnels comme les particuliers dans la compréhension et l’application du droit du travail conventionnel.

FAQ

1. Quel est le salaire minimum conventionnel d’un agent de nettoyage en 2025 selon la CCN propreté ?

À compter du 1er juin 2025, le salaire minimum conventionnel varie selon l’échelon et l’activité exercée. Pour un agent de service professionnel (ASP), le taux horaire est de 12,38 € (taux A) ou 12,57 € (taux B). Le taux A s’applique lorsque le salarié exerce soit une activité de propreté soit une prestation associée, tandis que le taux B est réservé aux salariés cumulant les deux types d’activités de manière continue depuis au moins trois mois. Ces taux sont fixés par l’avenant n°26 du 5 mars 2025 étendu par arrêté ministériel du 29 avril 2025 et s’imposent à tous les employeurs du secteur conformément à l’article L2253-1 du Code du travail.

2. Quelles sont les primes prévues par la convention collective des entreprises de propreté ?

La CCN prévoit plusieurs primes conventionnelles obligatoires, dont la prime d’expérience, assimilée à une prime d’ancienneté, calculée selon le nombre d’années de présence dans la branche. Elle inclut également une prime annuelle, dont les modalités peuvent être fixées par un accord d’entreprise, ainsi qu’une indemnité de transport, soumise à des critères géographiques ou de distance domicile-lieu de travail. Ces primes constituent des avantages distincts du salaire de base et doivent apparaître sur le bulletin de paie conformément à l’article R3243-1 du Code du travail.

3. Comment évolue un agent de nettoyage dans la grille de classification de la CCN ?

La convention collective prévoit une évolution automatique de carrière dans la filière exploitation. Ainsi, un salarié classé en ASP (ex-AS1) passe automatiquement en ASC (ex-AS2) après un an d’ancienneté dans la branche, conformément à l’article 3.2.1 de l’accord du 25 juin 2002 modifié. Ce reclassement entraîne une revalorisation salariale directe et n’implique aucune démarche particulière du salarié. Il s’agit d’une mesure visant à reconnaître l’expérience professionnelle acquise dans le secteur et à favoriser la fidélisation des effectifs.

4. Quelles sont les règles applicables au travail de nuit selon la convention collective nettoyage ?

Le travail de nuit est défini par la convention comme celui effectué entre 21h et 5h, ou entre 21h et 6h pour les travailleurs de nuit au sens du Code du travail (article L3122-2). Il ouvre droit à une majoration salariale ou un repos compensateur, et au versement d’une prime panier spécifique. La durée maximale de travail est fixée à 8 heures par nuit, pouvant aller jusqu’à 10 heures sous dérogation, et 40 heures par semaine en moyenne sur 12 semaines. Ces règles visent à compenser la pénibilité spécifique du travail nocturne dans le secteur du nettoyage, souvent réalisé en dehors des horaires d’ouverture des locaux nettoyés.

5. Quelle indemnité s’applique en cas de licenciement dans le secteur de la propreté ?

L’indemnité conventionnelle de licenciement prévue par la CCN étant inférieure à l’indemnité légale dans la majorité des cas, c’est cette dernière qui doit être appliquée, conformément au principe de faveur (article L2254-1 du Code du travail). L’indemnité légale est due dès 8 mois d’ancienneté en CDI et s’élève à 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté pour les 10 premières années, puis 1/3 au-delà. Le salarié licencié bénéficie également d’un préavis variant selon son ancienneté et sa catégorie (1 semaine à 3 mois). Il est donc fondamental de comparer les deux dispositifs afin de garantir le respect des droits du salarié au moment de la rupture du contrat.

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