L’amiante, longtemps apprécié dans le secteur de la construction pour ses propriétés isolantes et ignifuges, est aujourd’hui reconnu comme un matériau hautement toxique pour la santé humaine. Inhalées, ses fibres peuvent provoquer des maladies graves telles que l’asbestose, le cancer du poumon ou encore le mésothéliome.
Conscient de ce danger, le législateur français a interdit son utilisation à compter du 1er juillet 1997. Pourtant, de nombreux bâtiments construits avant cette date contiennent encore de l’amiante, parfois dissimulé dans des matériaux ou des éléments de structure.
Face à ce constat, le Code de la santé publique, en particulier l’article L. 1334-12-1, impose aux propriétaires et aux syndicats de copropriétaires d’agir pour identifier, contrôler et, si nécessaire, éliminer ce risque.
Les obligations ne se limitent pas au repérage : elles comprennent la tenue d’un dossier technique amiante (DTA), la communication d’informations aux occupants et aux professionnels, ainsi que la mise en œuvre de mesures de prévention ou de travaux de retrait. En copropriété, ces démarches doivent être décidées en assemblée générale et financées collectivement, ce qui suppose un respect strict de la procédure.
Ce dispositif a une double finalité : protéger la santé publique et éviter toute exposition involontaire à des fibres d’amiante, que ce soit pour les occupants, les travailleurs ou les intervenants extérieurs. Les propriétaires qui ne respectent pas ces obligations s’exposent à des sanctions administratives, pénales et civiles, renforçant ainsi la nécessité d’une vigilance permanente.
L’initiative du repérage amiante revient au propriétaire de l’immeuble ou, lorsqu’il s’agit d’une copropriété, au syndicat des copropriétaires. Dans ce dernier cas, la décision de faire réaliser le diagnostic doit être prise en assemblée générale, conformément aux règles de fonctionnement prévues par la loi du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis.
Champ d’application légal :
Objectif de cette obligation :
L’enjeu est d’éviter tout risque d’exposition aux fibres d’amiante pour les occupants, les visiteurs ou les professionnels intervenant sur le site (artisans, entreprises de maintenance, sociétés de rénovation…).
Le repérage permet d’identifier la présence éventuelle de matériaux contenant de l’amiante et d’évaluer leur état de conservation. En fonction des résultats, des mesures de gestion, de confinement ou de retrait peuvent être prescrites afin de garantir la sécurité sanitaire et de respecter les standards de santé publique.
💡 À retenir : en copropriété, la responsabilité de l’initiative du diagnostic incombe collectivement au syndicat des copropriétaires, mais chaque copropriétaire reste responsable de ses parties privatives. Le défaut de repérage peut entraîner des sanctions administratives, pénales et civiles.
Le repérage doit être confié à un diagnostiqueur certifié, professionnel du bâtiment habilité à rechercher et identifier l’amiante. Sa mission comporte trois volets :
À l’issue de son intervention, le diagnostiqueur remet un rapport détaillant ses observations et recommandations :
Ce rapport est adressé au propriétaire ou au syndicat de copropriétaires par lettre recommandée avec avis de réception.
Le propriétaire – ou le syndicat des copropriétaires en cas de copropriété – a l’obligation de constituer, tenir à jour et mettre à disposition un Dossier Technique Amiante (DTA) pour tout immeuble dont le permis de construire est antérieur au 1er juillet 1997, conformément aux dispositions de l’article R. 1334-29-5 du Code de la santé publique.
Fonctions principales du DTA :
Le DTA constitue un outil central de prévention des risques sanitaires liés à l’amiante. Il permet non seulement d’assurer la protection des occupants et des travailleurs, mais aussi de respecter les obligations légales en matière de sécurité publique et de santé au travail. Sa mise à jour régulière est indispensable, notamment après toute opération de maintenance, de travaux ou de désamiantage, afin que les informations soient fiables et exploitables à tout moment.
💡 L’absence de DTA ou la non-communication des informations qu’il contient peut engager la responsabilité civile et pénale du propriétaire, notamment en cas d’exposition avérée ayant causé un dommage.
En cas de non-réalisation du repérage amiante ou de non-respect des mesures prescrites par l’autorité administrative, les conséquences pour le propriétaire peuvent être importantes et multiformes :
💡 Ces sanctions ont pour finalité d’obliger le propriétaire à gérer le risque amiante de manière proactive et à se conformer aux standards de santé publique et de sécurité au travail.
Elles rappellent également que la prévention, via un diagnostic régulier et une mise à jour du dossier technique amiante (DTA), est non seulement une obligation légale, mais aussi un levier essentiel pour éviter des contentieux longs et coûteux.
La gestion du risque amiante est une responsabilité légale incontournable pour tout propriétaire d’immeuble construit avant le 1er juillet 1997. Le cadre réglementaire, articulé autour de l’article L. 1334-12-1 du Code de la santé publique et des textes d’application, impose non seulement de repérer la présence d’amiante mais aussi de surveiller son état, de prévenir les expositions et, le cas échéant, de procéder à des travaux de confinement ou de désamiantage.
La mise à jour régulière du dossier technique amiante (DTA) et sa communication aux personnes concernées ne sont pas de simples formalités : elles participent directement à la prévention des risques. De plus, la transmission de ces informations est obligatoire lors de toute cession d’immeuble ou intervention de travaux.
En cas de manquement, le propriétaire s’expose à une mise en demeure préfectorale, à l’exécution d’office de travaux à ses frais, et à une amende pouvant atteindre 1 500 €, sans compter les conséquences civiles en cas de préjudice subi par un occupant ou un travailleur exposé.
Dans un contexte où la sécurité sanitaire est au cœur des priorités publiques, se conformer à ces obligations n’est pas seulement un impératif juridique : c’est un devoir envers la santé et la sécurité de tous.
1. Dans quels cas un propriétaire doit-il rechercher la présence d’amiante ?
L’obligation de repérage concerne tous les immeubles dont le permis de construire est antérieur au 1er juillet 1997, conformément à l’article L. 1334-12-1 du Code de la santé publique. Elle s’applique aussi bien aux parties privatives qu’aux parties communes des immeubles collectifs. En copropriété, c’est le syndicat des copropriétaires qui décide la réalisation du diagnostic en assemblée générale.
Cette obligation ne s’applique pas aux maisons individuelles sauf si elles sont incluses dans un ensemble collectif. L’objectif est d’identifier toute présence d’amiante pour prévenir les risques sanitaires, même si aucun travaux n’est prévu immédiatement.
2. Qui est habilité à réaliser un diagnostic amiante et quelles sont ses missions ?
Le repérage doit être effectué par un diagnostiqueur certifié, disposant d’une certification délivrée par un organisme accrédité (ex. Cofrac). Ce professionnel intervient pour :
Le rapport de repérage est adressé au propriétaire ou au syndicat par lettre recommandée avec avis de réception et doit être conservé dans le Dossier Technique Amiante (DTA).
3. Qu’est-ce que le dossier technique amiante (DTA) et qui peut le consulter ?
Le DTA est un document obligatoire, instauré par le Code de la santé publique, qui regroupe :
Accès et communication :
4. Quelles sanctions en cas de non-respect des obligations liées à l’amiante ?
En cas de non-réalisation du diagnostic ou de non-exécution des travaux prescrits :
5. Quelles démarches entreprendre en cas de présence avérée d’amiante ?
Si le repérage confirme la présence d’amiante :
⚠️ Le non-respect des prescriptions techniques peut exposer le propriétaire à une responsabilité pénale pour mise en danger d’autrui (art. 223-1 du Code pénal).