Le paiement du salaire constitue une obligation fondamentale de l’employeur. En contrepartie de son travail, le salarié doit percevoir une rémunération régulière, conformément aux dispositions légales et conventionnelles. Lorsqu’un salaire est impayé, partiellement versé ou mal calculé, le salarié peut légalement agir pour obtenir un rappel de salaire. Ce recours peut intervenir même s’il a accepté son bulletin de paie sans réserve, comme le prévoit l’article L. 3243-2 du Code du travail.
La jurisprudence rappelle de manière constante que le bulletin de salaire ne constitue pas une preuve de paiement. L’employeur doit donc être en mesure de démontrer qu’il a effectivement versé les sommes dues. Le salarié dispose, de son côté, de voies amiables et judiciaires pour faire valoir ses droits.
Le rappel de salaire est une somme due par l’employeur au salarié au titre de rémunérations non versées ou versées de manière incomplète. Il peut concerner :
L’article L. 3242-1 du Code du travail impose à l’employeur de verser la rémunération à une périodicité régulière, au moins une fois par mois. Un retard ou une erreur de versement justifie donc une réclamation salariale.
Lorsqu’une convention collective plus favorable n’a pas été appliquée, le salarié peut demander un rappel correspondant à la différence entre le salaire perçu et le salaire dû. Cela concerne notamment les grilles de classification, les primes conventionnelles ou encore les majorations pour heures supplémentaires.
La date d’ancienneté mentionnée sur le bulletin de salaire impacte le calcul des droits du salarié (prime d’ancienneté, congés, indemnités). Une erreur peut donner lieu à un rappel couvrant l’ensemble de la période non prise en compte.
Selon l’article L. 3121-28 du Code du travail, toute heure supplémentaire doit être rémunérée avec une majoration légale ou conventionnelle. Le salarié peut réclamer les sommes correspondantes, même plusieurs années après leur exécution.
Les primes contractuelles ou d’usage (prime de treizième mois, prime d’assiduité, gratification annuelle) doivent être payées si les conditions sont remplies. Leur non-versement ouvre droit à un rappel.
Conformément à l’article L. 3245-1 du Code du travail, le salarié dispose d’un délai de 3 ans pour agir en paiement de salaire. Le délai court à partir :
La saisine du Conseil de prud’hommes interrompt ce délai de prescription (article R. 1452-1 du Code du travail).
Avant toute action judiciaire, le salarié doit tenter une résolution amiable. Il peut :
Cette étape permet souvent une régularisation rapide tout en interrompant la prescription si la lettre est correctement formulée.
Pour appuyer sa demande, le salarié doit conserver :
Si la demande reste sans effet, le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes, compétent pour tous les litiges relatifs au contrat de travail. Cette saisine peut être déposée au greffe ou en ligne.
Si la demande n’est pas sérieusement contestable, elle peut être examinée en référé, permettant une décision plus rapide. En cas de contestation sérieuse, l’affaire est instruite au fond.
En cas de condamnation, le Conseil de prud’hommes peut :
Un salarié ayant quitté l’entreprise peut toujours agir pour un rappel dans les 3 ans suivant la rupture. L’employeur reste redevable des sommes dues.
L’article L. 3221-2 du Code du travail consacre le principe d’égalité de rémunération. En cas de traitement inégal non justifié, le salarié peut réclamer un rappel couvrant l’intégralité de la période concernée, dans la limite légale de prescription.
Le rappel de salaire est un droit fondamental du salarié, garanti par le Code du travail et protégé par une jurisprudence constante. Qu’il s’agisse d’une erreur, d’un retard ou d’une omission volontaire, l’employeur ne peut se soustraire à son obligation de paiement. Le salarié dispose de moyens juridiques efficaces — amiables et judiciaires — pour faire respecter ses droits et obtenir les sommes qui lui sont légitimement dues.
1. Qu’est-ce qu’un rappel de salaire et dans quels cas peut-on le demander ?
Le rappel de salaire est la somme due au salarié lorsque l’employeur a omis ou retardé le versement d’une partie de la rémunération. Il peut intervenir dans plusieurs situations :
Le droit au rappel de salaire est garanti par l’article L. 3243-2 du Code du travail, qui précise que l’acceptation d’un bulletin de paie n’éteint pas la créance salariale.
2. Quel est le délai légal pour réclamer un rappel de salaire ?
Le salarié dispose d’un délai de prescription de 3 ans pour agir, conformément à l’article L. 3245-1 du Code du travail. Ce délai commence à courir à partir :
Ce délai peut être interrompu par la saisine du Conseil de prud’hommes, ce qui permet au salarié de préserver ses droits. Il est donc recommandé d’agir rapidement pour éviter la prescription partielle de la créance.
3. Quelles démarches amiables effectuer avant de saisir le Conseil de prud’hommes ?
Avant d’entamer une procédure judiciaire, la loi encourage une tentative amiable :
Une régularisation amiable peut permettre de résoudre le litige rapidement sans passer par le juge. En l’absence de réponse, le salarié pourra engager une action prud’homale.
4. Comment se déroule une procédure devant le Conseil de prud’hommes ?
En cas d’échec amiable, le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes, juridiction compétente pour les litiges liés au contrat de travail.
La charge de la preuve du paiement incombe à l’employeur. Le simple bulletin de paie ne suffit pas : il doit démontrer le versement effectif.
5. Quelles conséquences juridiques pour l’employeur en cas de rappel de salaire non réglé ?
Un employeur qui refuse ou tarde à payer un rappel de salaire encourt des sanctions financières et judiciaires :
De plus, le non-paiement des salaires est considéré comme une faute lourde de l’employeur, pouvant engager sa responsabilité civile et, dans certains cas, donner lieu à des poursuites pénales.
6. Peut-on demander un rappel de salaire après avoir quitté l’entreprise ?
Oui. Le salarié dispose toujours d’un délai de 3 ans à compter de la date de rupture du contrat pour agir. Même après le départ, il peut réclamer :
Cette action peut être introduite devant le Conseil de prud’hommes du lieu de travail, même si le salarié n’est plus dans l’effectif.
7. Peut-on demander un rappel de salaire en cas de discrimination ?
Oui. L’article L. 3221-2 du Code du travail consacre l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale. Si un salarié constate un écart de traitement non justifié (par exemple, un collègue perçoit une rémunération supérieure pour des fonctions équivalentes), il peut réclamer un rappel de salaire rétroactif.
En matière de discrimination salariale, la charge de la preuve est partagée :