Les retards de paiement fragilisent chaque année des milliers d’entreprises françaises, en particulier les TPE et PME, dont la trésorerie repose sur des encaissements rapides et réguliers.
Alors que le Code de commerce encadre strictement les délais de règlement entre professionnels, les manquements restent fréquents et peuvent rapidement compromettre l’équilibre financier d’un créancier.
Dans ce contexte, il est indispensable de maîtriser les outils juridiques et opérationnels permettant de prévenir, gérer et sanctionner les impayés. Car au-delà de la simple négligence, le retard de paiement peut masquer une stratégie délibérée ou une difficulté financière plus profonde, nécessitant une réponse ferme et structurée.
Un retard de paiement survient lorsqu’un débiteur professionnel ne procède pas au règlement d’une facture à l’issue du délai légal ou contractuel prévu entre les parties. Il s’agit d’un manquement à l’obligation de paiement, encadré par les dispositions du Code de commerce.
Selon l’article L441-10 du Code de commerce, le délai de paiement convenu entre professionnels ne peut excéder :
Des dérogations spécifiques peuvent être prévues pour certains secteurs réglementés, notamment dans le domaine des produits alimentaires périssables ou du transport.
En pratique, plusieurs facteurs peuvent expliquer un retard de paiement. On distingue notamment :
Il est essentiel pour le créancier de identifier rapidement la cause du retard afin d’adopter une stratégie adaptée, qu’elle soit amiable ou contentieuse.
Le non-respect du délai de paiement par un client peut avoir des répercussions immédiates et sévères sur l’entreprise créancière, en particulier lorsqu’il s’agit d’une TPE ou d’une PME, structure souvent plus vulnérable que les grands groupes.
Parmi les principales conséquences, on relève :
Du côté du débiteur défaillant, les conséquences juridiques sont également sérieuses. L’article L441-10 alinéa 2 du Code de commerce prévoit des sanctions automatiques, sans qu’il soit nécessaire pour le créancier de justifier d’un préjudice.
Ainsi, le débiteur s’expose à :
En cumulant ces sanctions, le débiteur peut voir sa situation financière se dégrader encore davantage, ce qui rend d’autant plus impératif un règlement amiable rapide.
La relance préventive est un moyen simple et légal d’éviter les retards de paiement. Elle doit intervenir avant l’échéance de la facture, afin d’anticiper toute difficulté.
Le créancier peut :
Selon l’article 1344 du Code civil, la mise en demeure n’est pas nécessairement judiciaire : une simple relance écrite ou par mail peut suffire à produire ses effets.
L’affacturage permet à une entreprise de céder ses créances à un factor (généralement une filiale bancaire). En contrepartie, l’entreprise :
L’affacturage est régi par les articles L313-23 et suivants du Code monétaire et financier, et doit faire l’objet d’un contrat de cession de créance opposable au débiteur.
La prévention du retard de paiement passe aussi par une organisation interne rigoureuse :
Un tel dispositif permet de limiter les erreurs, les litiges et les oublis.
Lorsque la relance échoue, le recouvrement devient nécessaire. Celui-ci peut être :
Le recouvrement peut être confié à un avocat, à un huissier de justice, ou à une société spécialisée. L’injonction de payer, par exemple, permet d’obtenir un titre exécutoire rapide sans audience, à condition que la créance soit certaine, liquide et exigible.
Par ailleurs, l’entreprise peut demander la clause pénale prévue dans les CGV ou le contrat, en application des articles 1231-5 et 1231-6 du Code civil.
Face à un retard de paiement, la réactivité et l’anticipation sont les meilleurs remparts. Qu’il s’agisse de mettre en œuvre des relances préventives, de recourir à l’affacturage, d’instaurer une procédure interne rigoureuse, ou d’engager un recouvrement amiable ou judiciaire, chaque mesure repose sur des fondements juridiques solides.
Une entreprise bien informée et structurée peut ainsi non seulement limiter les conséquences des retards de paiement, mais également sécuriser durablement ses relations commerciales. Sur defendstesdroits.fr, nous vous accompagnons pour transformer vos droits en leviers d’action, grâce à une information juridique fiable et opérationnelle.
Un retard de paiement désigne le non-respect, par un débiteur professionnel, du délai convenu pour le règlement d’une facture. Ce délai est encadré par l’article L441-10 du Code de commerce, qui prévoit que le paiement doit intervenir dans un délai de 30 jours à compter de la date de réception des marchandises ou d’exécution de la prestation, sauf dispositions contractuelles spécifiques. Le délai ne peut en aucun cas dépasser 60 jours nets ou 45 jours fin de mois. En cas de dépassement, des pénalités de retard et une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement s’appliquent de plein droit.
En cas de retard de paiement, le créancier peut appliquer :
Ces pénalités sont exigibles sans mise en demeure préalable, si elles figurent dans les conditions générales de vente (CGV) ou sur la facture. En l’absence de règlement, le créancier peut également saisir le tribunal compétent, notamment par injonction de payer (procédure rapide prévue par les articles 1405 et suivants du Code de procédure civile).
La relance préventive est un outil essentiel pour éviter les retards de paiement. Elle consiste à contacter le client avant l’échéance pour vérifier :
Cette relance peut se faire par courrier électronique, appel téléphonique ou lettre simple. Elle permet de détecter en amont les causes de blocage et d’y remédier rapidement, évitant ainsi d’avoir recours à des procédures contentieuses.
Oui, l’affacturage (ou factoring) constitue un recours pertinent pour anticiper les retards de paiement. Il consiste à céder ses créances commerciales à un organisme appelé factor, qui en assure le recouvrement et avance immédiatement les fonds à l’entreprise. Ce mécanisme permet de :
L’affacturage est encadré par les articles L313-23 et suivants du Code monétaire et financier, et nécessite une notification au débiteur pour rendre la cession opposable. Il convient néanmoins d’évaluer les coûts de cette solution, souvent proportionnels au montant des créances.
En cas d’échec du recouvrement amiable, le créancier peut engager une procédure judiciaire adaptée à sa situation :
Le choix de la procédure dépendra notamment du montant de la créance, du niveau de preuve disponible, et de la volonté du débiteur de coopérer.