Un jardin laissé à l’abandon peut rapidement devenir source de nuisances pour le voisinage : prolifération de mauvaises herbes, envahissement par les ronces, odeurs désagréables liées à des végétaux en décomposition ou à des déchets accumulés. Ces désordres peuvent altérer la jouissance de votre propriété et même avoir un impact sur sa valeur.
Le droit de propriété, protégé par l’article 544 du Code civil, n’est pas absolu lorsqu’il est exercé au détriment d’autrui. En matière d’entretien, le propriétaire doit veiller à ce que son terrain ne soit pas à l’origine d’un trouble anormal de voisinage.
La loi prévoit plusieurs leviers d’action pour contraindre un voisin à entretenir son jardin, que ce soit par action directe sur les végétaux empiétant sur votre terrain, par intervention de la mairie ou par voie judiciaire. defendstesdroits.fr fait le point sur vos droits et sur les démarches à entreprendre.
Selon l’article 1240 du Code civil, tout fait de l’homme qui cause un dommage à autrui oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. Ainsi, un propriétaire laissant son jardin à l’abandon peut voir sa responsabilité engagée si l’état de son terrain vous cause un préjudice avéré.
Par ailleurs, l’article L.2213-25 du Code général des collectivités territoriales donne pouvoir au maire d’ordonner, par arrêté, l’exécution de travaux de remise en état. En cas de refus, la commune peut les faire réaliser aux frais du propriétaire. Cette procédure s’applique notamment pour des raisons de salubrité ou de sécurité publique.
Le régime juridique diffère selon la nature des végétaux :
L’obligation d’entretien d’un jardin incombe en principe au propriétaire du terrain, car il est le titulaire du droit de propriété et en assume la responsabilité vis-à-vis des tiers. Cependant, lorsqu’un bien immobilier est loué, la loi et la jurisprudence organisent une répartition précise des charges d’entretien entre bailleur et locataire.
En résumé, si le locataire assure l’entretien courant, le propriétaire demeure garant du respect des obligations légales liées à la propriété du terrain. Une clause claire dans le bail permet d’éviter la plupart des litiges en la matière.
Avant toute saisine du tribunal, il est fortement recommandé d’engager une démarche amiable. Cette approche permet non seulement d’éviter un contentieux long et coûteux, mais aussi de préserver la relation de voisinage.
Cette phase amiable est souvent la plus efficace, car elle offre la possibilité de résoudre le litige rapidement tout en évitant les frais et les délais inhérents à une procédure judiciaire. Elle constitue également un gage de bonne foi en cas de saisine ultérieure du tribunal.
En l’absence de solution amiable :
Le mauvais entretien d’un jardin voisin n’est pas un simple désagrément : il peut constituer un trouble anormal de voisinage engageant la responsabilité de son propriétaire ou de son locataire.
Le cadre légal, articulé autour de l’article 1240 du Code civil, de l’article 673 du Code civil et de l’article L.2213-25 du CGCT, offre plusieurs voies d’action, allant de la mise en demeure amiable à l’intervention d’office par la mairie, en passant par la saisine du tribunal judiciaire.
La clé réside dans une démarche structurée : constater les nuisances, rappeler au voisin ses obligations légales, proposer un règlement amiable et, si nécessaire, engager une procédure judiciaire. Dans tous les cas, il est préférable de conserver des preuves précises (photographies, constats, courriers) afin de sécuriser toute action future.
En combinant la connaissance des textes, la préparation rigoureuse du dossier et la progressivité des démarches, il est possible de faire cesser les nuisances tout en préservant, autant que possible, la relation de voisinage. L’information juridique et la réactivité restent vos meilleurs atouts pour obtenir un environnement sain et conforme à vos droits.
1. Le voisin est-il obligé d’entretenir son jardin ?
Oui. L’entretien d’un terrain fait partie des obligations liées au droit de propriété. Selon l’article 1240 du Code civil, tout propriétaire qui cause un préjudice à autrui en raison de sa négligence engage sa responsabilité civile. Un jardin laissé à l’abandon peut provoquer des nuisances sonores, visuelles ou olfactives, favoriser la prolifération d’animaux nuisibles, ou envahir les terrains voisins.
Par ailleurs, l’article L.2213-25 du Code général des collectivités territoriales permet au maire d’ordonner au propriétaire de réaliser des travaux de remise en état. Si ce dernier ne s’exécute pas, la commune peut faire exécuter les travaux à ses frais.
2. Puis-je couper les branches ou racines qui dépassent sur mon terrain ?
L’article 673 du Code civil établit une distinction :
3. Que faire si je ne connais pas le propriétaire du terrain mal entretenu ?
Si le propriétaire est inconnu ou injoignable, vous pouvez saisir le service communal d’hygiène et de santé de votre mairie. Ce service recherchera le propriétaire via le service de publicité foncière.
Si les recherches échouent, la mairie peut dresser un procès-verbal d’abandon de terrain. Cette procédure ouvre la possibilité de faire exécuter les travaux d’office, notamment en cas de risque sanitaire ou de sécurité.
4. Comment agir si mon voisin refuse d’entretenir son jardin malgré ma demande ?
La démarche classique comporte plusieurs étapes :
5. Le locataire ou le propriétaire est-il responsable de l’entretien ?
En principe, selon le décret n°87-712 du 26 août 1987 pris en application de l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989, le locataire est tenu d’assurer l’entretien courant du jardin : tonte, taille, élagage, désherbage, remplacement des haies et arbustes morts.
Cependant, le propriétaire bailleur reste responsable vis-à-vis des tiers et de la commune si le terrain est laissé à l’abandon. Si le bail prévoit que certaines tâches incombent au propriétaire, celles-ci doivent être respectées. En cas de litige, c’est donc le contrat de bail qui détermine la répartition exacte des responsabilités.