Le licenciement collectif pour motif économique constitue l’une des procédures les plus encadrées du Code du travail, car il touche à la fois les droits fondamentaux des salariés et la responsabilité de l’employeur en période de difficultés économiques. Qu’il s’agisse d’une baisse du chiffre d’affaires, d’une dégradation de la trésorerie ou encore d’une réorganisation pour préserver la compétitivité, toute rupture collective du contrat de travail doit obéir à des règles strictes fixées par la loi.
En 2025, les juges continuent de rappeler que la motivation économique d’un licenciement collectif doit être réelle, objective et vérifiable. La Cour de cassation a même précisé qu’en l’absence d’une baisse significative du chiffre d’affaires, d’autres éléments peuvent démontrer les difficultés économiques de l’entreprise (Cass. soc., 17 sept. 2025, n°24-12213).
Sur defendstesdroits.fr, nous vous expliquons les 8 étapes clés qui encadrent le licenciement collectif pour motif économique, les droits du salarié, et les obligations légales de l’employeur, afin de garantir le respect du cadre juridique posé par les articles L1233-1 et suivants du Code du travail.
Selon l’article L1233-3 du Code du travail, un licenciement pour motif économique se fonde sur des raisons non inhérentes à la personne du salarié, résultant :
Ces licenciements doivent découler :
Le caractère collectif est retenu dès lors que deux salariés ou plus sont concernés dans une même période de 30 jours.
Le licenciement économique collectif ne concerne que les salariés titulaires d’un contrat à durée indéterminée (CDI).
Les salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ou contrat temporaire ne peuvent pas faire l’objet d’un tel licenciement.
Par ailleurs, certains salariés bénéficient d’une protection spécifique, notamment les femmes enceintes ou en congé maternité, conformément aux articles L1225-4 et L1225-38 du Code du travail.
Avant tout licenciement collectif, l’employeur doit déterminer l’ordre des départs en respectant des critères objectifs, fixés par :
Les critères d’ordre portent généralement sur :
Toute erreur ou arbitraire dans la fixation de ces critères peut entraîner la nullité du licenciement et la condamnation de l’employeur à verser des dommages et intérêts (Cass. soc., 18 janv. 2023, n°21-19675).
La procédure varie selon le nombre de salariés licenciés et l’effectif de l’entreprise.
Dès que le projet de licenciement concerne au moins deux salariés sur une période de 30 jours dans une entreprise de plus de 11 salariés, l’employeur doit informer et consulter le CSE (article L1233-8 du Code du travail).
Lorsque plus de 10 salariés sont concernés, la procédure devient plus encadrée. L’employeur doit transmettre le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) à la DREETS, qui dispose d’un délai pour valider ou homologuer la procédure.
En cas de licenciement collectif inférieur à 10 salariés, l’employeur doit convoquer chaque salarié à un entretien préalable individuel (article L1233-11).
Avant toute rupture du contrat, l’employeur est tenu à une obligation de reclassement interne, conformément à l’article L1233-4 du Code du travail.
Il doit proposer à chaque salarié des emplois disponibles relevant de la même catégorie ou équivalents, sur le territoire national, et au sein des autres sociétés du groupe permettant une permutation du personnel.
Ces offres doivent être écrites, précises et personnalisées. En cas de manquement, le licenciement est considéré comme sans cause réelle et sérieuse.
Le PSE, prévu à l’article L1233-61 du Code du travail, est obligatoire :
Il doit comporter des mesures concrètes pour éviter ou limiter les licenciements :
Ce plan doit être validé ou homologué par la DREETS, à peine de nullité.
Conformément à l’article L1233-65 du Code du travail, l’employeur doit proposer un CSP à tout salarié licencié économiquement :
Le salarié dispose d’un délai de 21 jours pour accepter ou refuser le CSP. S’il l’accepte, il bénéficie d’une allocation spécifique et d’un accompagnement personnalisé vers l’emploi assuré par France Travail.
Tout salarié licencié pour motif économique a droit à :
En cas de manquement à la procédure, le salarié peut saisir le Conseil de prud’hommes pour obtenir une réparation financière ou une réintégration.
Le licenciement collectif pour motif économique illustre l’équilibre délicat entre nécessité de restructuration et protection de l’emploi.
Le droit français impose à l’employeur de justifier la cause économique, de respecter scrupuleusement la procédure, et de proposer toutes les solutions de reclassement possibles avant d’envisager la rupture des contrats.
Pour le salarié, il s’agit de comprendre chaque étape afin de vérifier la légalité du processus, de préserver ses droits et, le cas échéant, de contester un licenciement irrégulier ou injustifié.
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Un licenciement collectif pour motif économique est défini par l’article L1233-3 du Code du travail. Il doit reposer sur des motifs non liés à la personne du salarié, tels que des difficultés économiques avérées, des mutations technologiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité ou une cessation d’activité.
La procédure devient collective dès lors qu’au moins deux salariés sont licenciés sur une période de 30 jours. Toute entreprise doit pouvoir justifier la réalité du motif économique par des indicateurs comptables ou financiers précis (baisse durable des commandes, du chiffre d’affaires ou pertes d’exploitation).
La différence réside dans le nombre de salariés concernés et dans la complexité de la procédure.
Un licenciement individuel concerne un seul salarié, alors qu’un licenciement collectif implique au minimum deux salariés sur une période de 30 jours.
Lorsque le licenciement touche 10 salariés ou plus dans une entreprise d’au moins 50 salariés, la mise en place d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) devient obligatoire (article L1233-61 du Code du travail).
Le licenciement collectif implique aussi une consultation du Comité social et économique (CSE) et une information de la DREETS, absentes dans les licenciements individuels.
Avant toute rupture, l’employeur doit démontrer qu’il a épuisé toutes les mesures alternatives au licenciement.
Ces obligations comprennent :
La procédure se déroule en plusieurs étapes, dont le contenu varie selon l’effectif de l’entreprise et le nombre de licenciements envisagés :
Les salariés licenciés pour motif économique perçoivent :