Dans le cadre d’un litige avec l’employeur, le Conseil de prud’hommes (CPH) est la juridiction compétente pour régler les différends individuels nés de l’exécution ou de la rupture d’un contrat de travail au sens de l’article L. 1411-1 du Code du travail. Les actions doivent être engagées dans le respect des règles de compétence territoriale prévues par l’article R. 1412-1 du Code du travail.
Côté délais, la prescription est encadrée par l’article L. 1471-1 du Code du travail : 2 ans pour les actions relatives à l’exécution du contrat ; 12 mois à compter de la notification de la rupture pour les actions relatives à la rupture (hors régimes spéciaux et salaires).
Avant toute saisine, une mise en demeure argumentée et envoyée en recommandé avec AR reste souvent utile : elle formalise vos demandes, interrompt utilement certains délais selon les cas, et peut ouvrir la voie à une conciliation devant le bureau de conciliation et d’orientation.
Le conseil de prud’hommes (CPH) est la juridiction compétente pour connaître des litiges individuels nés d’un contrat de travail entre un employeur et un salarié, y compris les apprentis et stagiaires lorsque le litige porte sur l’exécution ou la rupture de leur contrat (article L. 1411-1 du Code du travail).
Les contentieux portés devant le CPH peuvent concerner notamment :
En cas de manquement contractuel ou légal de l’employeur, le salarié peut agir devant cette juridiction afin d’obtenir exécution des obligations ou réparation du préjudice subi.
Avant toute saisine du CPH, il est recommandé de tenter une résolution amiable du litige.
Cette étape consiste à envoyer à l’employeur une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception, exposant les griefs et réclamations. Ce courrier doit être motivé juridiquement, en citant les articles de loi applicables, et fixer un délai précis de réponse.
Exemples de demandes formulées dans une mise en demeure :
Sans réponse satisfaisante dans le délai fixé, le salarié peut engager une procédure prud’homale.
Le salarié peut saisir :
Les délais varient selon la nature du litige :
La saisine s’effectue par requête au greffe du CPH, contenant :
Après dépôt de la requête, les parties sont convoquées devant le bureau de conciliation et d’orientation (article L. 1454-1 du Code du travail). Objectif : tenter un accord amiable.
En cas d’échec, l’affaire est renvoyée devant le bureau de jugement qui rendra une décision après débat contradictoire.
La représentation par avocat n’est pas obligatoire devant le Conseil de prud’hommes (CPH) conformément à l’article R. 1453-2 du Code du travail. Le salarié, tout comme l’employeur, peut choisir de se présenter seul ou de se faire assister ou représenter par l’une des personnes habilitées par la loi.
Ainsi, le salarié peut être représenté ou assisté par :
💡 Précision importante : le représentant choisi doit justifier de son identité et de son mandat (écrit daté et signé) pour intervenir devant la juridiction.
En revanche, même si la présence d’un avocat n’est pas imposée, elle peut s’avérer hautement stratégique dans certaines situations, notamment lorsque :
Dans ces cas, l’avocat spécialisé en droit du travail pourra préparer un argumentaire solide, sélectionner les preuves les plus pertinentes et plaider efficacement pour défendre les intérêts de la partie qu’il représente.
La saisine du Conseil de prud’hommes est un levier efficace pour faire constater un licenciement sans cause réelle et sérieuse au sens de l’article L. 1232-1 du Code du travail ou pour faire cesser des agissements de harcèlement moral prohibés par l’article L. 1152-1 du Code du travail.
Pour sécuriser votre recours, anticipez les délais de l’article L. 1471-1, constituez un dossier probant (contrat, bulletins, échanges, attestations) et structurez vos demandes (exécution/rupture, rappels de salaires, dommages-intérêts, etc.). La représentation par avocat n’est pas obligatoire au CPH, et l’assistance peut être assurée notamment par un défenseur syndical conformément à l’article R. 1453-2 du Code du travail.
1. Quels litiges relèvent du conseil de prud’hommes ?
Le Conseil de prud’hommes est compétent pour trancher tous les litiges individuels nés d’un contrat de travail ou d’une relation assimilée (apprentissage, stage). Cela inclut les salaires impayés, les heures supplémentaires non rémunérées, les licenciements sans cause réelle et sérieuse, le harcèlement moral ou sexuel, la discrimination (à l’embauche, pendant l’emploi ou au licenciement), les sanctions disciplinaires injustifiées, ou encore le travail dissimulé. Cette compétence est prévue par l’article L. 1411-1 du Code du travail, qui encadre strictement le champ d’action de la juridiction prud’homale.
2. Quels sont les délais pour saisir le conseil de prud’hommes ?
Les délais de prescription varient selon le type de litige :
3. Comment saisir le conseil de prud’hommes par Internet ?
La saisine peut se faire en ligne via la plateforme officielle du ministère de la Justice ou par dépôt physique au greffe. La procédure en ligne nécessite de remplir un formulaire de requête (Cerfa n°15586*07) précisant :
4. Est-il obligatoire d’avoir un avocat pour saisir les prud’hommes ?
La représentation par avocat n’est pas obligatoire devant le conseil de prud’hommes (article R. 1453-2 du Code du travail). Le salarié peut se défendre seul, ou être assisté/représenté par :
5. Que se passe-t-il si la conciliation échoue ?
Si aucun accord n’est trouvé lors de l’audience de conciliation, le litige est automatiquement renvoyé devant le bureau de jugement. Les deux parties présentent alors leurs arguments et preuves devant un panel de conseillers prud’homaux (2 représentants des salariés et 2 représentants des employeurs).
Si les voix sont partagées, l’affaire est renvoyée à une audience de départage présidée par un juge départiteur du tribunal judiciaire. La décision rendue est susceptible d’appel dans un délai d’un mois (article R. 1461-1 du Code du travail), sauf dans les cas où la loi prévoit une décision en premier et dernier ressort.