Le harcèlement au travail constitue une atteinte directe à la dignité des salariés et un obstacle majeur à l’épanouissement professionnel. Qu’il soit moral ou sexuel, il fragilise la santé mentale et physique des travailleurs, altère les relations au sein de l’entreprise, et peut compromettre durablement le parcours professionnel des victimes.
Le législateur français, conscient de la gravité de ces comportements, a instauré un arsenal juridique rigoureux, tant sur le plan pénal que social, pour prévenir, réprimer et réparer les situations de harcèlement.
Il est donc essentiel de comprendre les contours juridiques de cette infraction, d’en identifier les manifestations concrètes et de connaître les recours légaux à la disposition des victimes.
Cet article, proposé par defendstesdroits.fr, vous apporte un éclairage juridique complet, appuyé sur les textes de loi en vigueur et les solutions accessibles aux justiciables.
Le harcèlement au travail constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux des salariés, protégés par le Code du travail et le Code pénal. Il peut être moral ou sexuel, chacun correspondant à des comportements distincts mais également sanctionnés par la loi.
Le harcèlement moral est défini à l’article L. 1152-1 du Code du travail comme des « agissements répétés » ayant pour effet une dégradation des conditions de travail. Ces agissements peuvent :
Sur le plan pénal, l’article 222-33-2 du Code pénal incrimine également ce comportement, le qualifiant de délit puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
La jurisprudence retient que les comportements doivent être répétés, même s’ils émanent de collègues n’ayant aucun lien hiérarchique avec la victime (Cass. soc., 10 nov. 2009, n° 07-45.321).
Le harcèlement sexuel est visé par l’article 222-33 du Code pénal, qui le définit comme le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui :
Le harcèlement sexuel est puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. La peine est portée à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende si les faits sont commis :
La loi et la jurisprudence reconnaissent des situations variées comme pouvant constituer du harcèlement. Voici quelques illustrations courantes :
Il est à noter que la répétition des faits est un critère indispensable pour qualifier juridiquement un harcèlement, contrairement à une injure ou outrage isolé, qui relèvera plutôt des articles R. 625-8-1 (injure discriminatoire) ou 621-1 du Code pénal (outrage sexiste).
En cas de contact physique imposé à caractère sexuel, les faits relèvent de l’agression sexuelle, infraction définie à l’article 222-22 du Code pénal.
Conformément à l’article L. 1152-6 du Code du travail, toute personne concernée par une situation de harcèlement peut initier une procédure de médiation. Celle-ci nécessite l’accord des deux parties sur le choix du médiateur.
L’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur une obligation de sécurité envers ses salariés. À ce titre, il doit diligenter une enquête interne dès qu’il est informé de faits de harcèlement, afin d’évaluer les risques et, le cas échéant, prendre des mesures disciplinaires prévues par l’article L. 1152-5 du Code du travail.
Le salarié peut également se tourner vers le comité social et économique (CSE), et plus particulièrement vers le référent harcèlement sexuel prévu à l’article L. 2314-1 du Code du travail. Ce référent est chargé de recueillir les éléments et d’alerter sur les faits pour permettre une enquête adaptée.
La victime peut saisir le conseil de prud’hommes pour obtenir la reconnaissance du harcèlement et la réparation du préjudice subi. Le salarié n’a pas à apporter la preuve directe du harcèlement, mais des éléments laissant supposer son existence, l’employeur devant alors démontrer que ces faits ne sont pas constitutifs de harcèlement.
Parallèlement, une plainte pénale peut être déposée auprès du commissariat ou de la gendarmerie. Cette plainte peut aboutir à une enquête et, en cas de preuves suffisantes, à une condamnation pénale de l’auteur.
Aucune mesure défavorable ne peut être prise à l’encontre d’un salarié ayant refusé de subir ou dénoncé un harcèlement. En cas de licenciement ou sanction, l’acte peut être annulé par le juge comme étant discriminatoire.
Il est recommandé à la victime d’être assistée par un avocat en droit du travail, en particulier dans le cadre d’une procédure judiciaire. L'avocat peut aider à constituer un dossier probatoire solide (témoignages, mails, certificats médicaux) et à évaluer le préjudice moral, professionnel ou physique.
(Le développement continue avec les obligations de l’employeur en matière de formation et prévention, la prescription des actions en justice, les possibilités d’indemnisation, et les spécificités liées à la fonction publique ou au télétravail...)
Face au harcèlement au travail, la loi offre aux victimes des leviers d’action multiples : recours internes, actions judiciaires, protection contre les représailles, sanctions disciplinaires et pénales à l’encontre des auteurs.
Il appartient à chaque salarié confronté à une situation de harcèlement de ne pas rester isolé, de documenter les faits et de faire valoir ses droits auprès des instances compétentes.
L’accompagnement par des professionnels du droit permet de sécuriser les démarches et d’obtenir réparation du préjudice subi. Pour approfondir vos connaissances, obtenir des modèles de courriers ou contacter un avocat, rendez-vous sur defendstesdroits.fr.
Le harcèlement moral est défini par l’article L. 1152-1 du Code du travail et l’article 222-33-2 du Code pénal. Il s’agit d’agissements répétés ayant pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits, à la dignité, ou à la santé physique ou mentale du salarié, ou de compromettre son avenir professionnel. Ces comportements peuvent émaner d’un supérieur hiérarchique, d’un collègue ou de toute autre personne dans l’environnement professionnel. La répétition est un critère essentiel : un fait isolé, aussi grave soit-il, ne suffit pas à caractériser le harcèlement moral.
Le harcèlement sexuel, selon l’article 222-33 du Code pénal, se manifeste par des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés, ou dans certains cas même par un acte unique particulièrement grave, qui ont pour objet ou pour effet :
La loi sanctionne plus sévèrement les faits commis par un supérieur hiérarchique, ou à l’encontre d’un mineur, d’une personne vulnérable, ou si les actes ont lieu via des outils numériques (emails, réseaux sociaux...). La peine peut alors atteindre 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
La jurisprudence et la loi reconnaissent de nombreuses situations pouvant constituer du harcèlement, moral ou sexuel. Il peut s’agir :
Ce ne sont pas nécessairement des actes physiques : des paroles, mails, attitudes peuvent suffire si elles s’inscrivent dans la répétition et produisent des effets nuisibles sur la victime.
Un salarié victime peut engager plusieurs types de recours, selon les circonstances :
Il est également recommandé de conserver tous les éléments de preuve (messages, témoignages, certificats médicaux) et de se faire accompagner par un avocat en droit du travail pour structurer efficacement sa défense.
Oui. L’employeur a une obligation de prévention des risques professionnels et de protection de la santé de ses salariés, au titre de l’article L. 4121-1 du Code du travail. En cas de harcèlement avéré ou même simplement signalé, il est tenu de réagir immédiatement : lancer une enquête, prendre des mesures conservatoires, voire sanctionner le harceleur. En cas d’inaction ou de traitement insuffisant, sa responsabilité civile et pénale peut être engagée. Il peut être condamné à indemniser la victime pour manquement à son obligation de sécurité.