La préparation de la retraite constitue aujourd’hui une préoccupation majeure pour de nombreux salariés, travailleurs indépendants et entreprises. Le système de retraite par répartition, bien qu’il demeure le socle de la protection sociale en France, ne suffit plus à garantir un niveau de vie équivalent après la fin de l’activité professionnelle.
Cette évolution a conduit le législateur à renforcer les dispositifs d’épargne destinés à compléter les pensions servies par les régimes obligatoires.
C’est dans ce contexte qu’est né le Plan d’épargne retraite (PER), instauré par la Loi Pacte du 22 mai 2019 (loi n°2019-486). Ce produit, qui a remplacé les anciens mécanismes tels que le Perp, le Perco, le contrat Madelin ou encore les contrats article 83, constitue un outil unique et harmonisé pour organiser une épargne retraite souple et adaptée. Sa création a permis de simplifier un paysage auparavant fragmenté et peu lisible pour les assurés.
Le PER présente une double finalité :
Son intérêt dépasse donc le simple cadre financier : le PER s’inscrit dans une stratégie globale de sécurité sociale et professionnelle, visant à anticiper les besoins de demain et à répondre à l’allongement de la durée de la vie active. C’est pourquoi il est devenu, en quelques années, un dispositif incontournable de la gestion de la retraite.
Le Plan d’épargne retraite (PER) est un produit d’épargne à long terme qui permet au salarié ou à l’indépendant de constituer un capital ou une rente en complément des régimes obligatoires (retraite de base et retraite complémentaire Agirc-Arrco).
Les sommes versées sur un PER sont en principe bloquées jusqu’à l’âge de la retraite (article L224-1 du Code monétaire et financier). Toutefois, la loi prévoit des cas de déblocage anticipé, parmi lesquels :
Le PER se décline en trois catégories distinctes :
Toutes les entreprises, qu’il s’agisse d’une TPE, d’une PME ou d’un grand groupe, peuvent instaurer un Plan d’épargne retraite d’entreprise. La loi ne prévoit aucune restriction liée à la taille, au secteur d’activité ou au statut juridique de la société : une entreprise individuelle, une société commerciale ou même une association employant au moins un salarié peut initier la mise en place d’un PER.
L’article L3334-1 du Code du travail encadre les modalités d’instauration d’un PER et prévoit trois mécanismes distincts :
Il est essentiel de préciser que seules deux formes de PER peuvent être mises en place au sein d’une entreprise :
Le Plan d’épargne retraite individuel (PERIN), en revanche, n’est pas instauré par l’entreprise. Il relève exclusivement d’une démarche personnelle de la part du salarié ou du travailleur indépendant qui souhaite se constituer une épargne retraite supplémentaire.
Ainsi, quelle que soit sa taille, une entreprise dispose de la faculté de mettre en place un dispositif structuré permettant à ses salariés de bénéficier d’un complément de revenu pour la retraite, tout en optimisant sa politique sociale et fiscale.
Le Plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (PERECO) doit être ouvert à tous les salariés de l’entreprise, sans distinction. Cela signifie que le dispositif s’adresse aussi bien aux travailleurs à temps partiel qu’à ceux à temps plein, qu’ils soient en CDI ou en CDD. Le législateur impose ainsi une égalité d’accès au dispositif afin d’éviter toute discrimination dans le cadre professionnel.
Toutefois, l’adhésion au PERECO demeure facultative : chaque salarié conserve la liberté de choisir de participer ou non. Cette souplesse permet de respecter le principe de liberté individuelle tout en offrant une opportunité d’épargne supplémentaire.
Le Plan d’épargne retraite d’entreprise obligatoire (PERO) fonctionne différemment. Il peut être instauré pour :
Contrairement au PERECO, l’adhésion au PERO est obligatoire pour les salariés entrant dans le champ d’application défini par l’entreprise. Ces derniers ne peuvent donc pas refuser leur affiliation, ce qui garantit une participation collective.
Conformément à l’article L3334-6 du Code du travail, l’employeur a une obligation d’information écrite vis-à-vis des salariés concernés. Il doit préciser non seulement l’existence du dispositif, mais aussi le caractère obligatoire de l’adhésion lorsqu’il s’agit d’un PERO. Le non-respect de cette obligation pourrait engager la responsabilité de l’employeur et remettre en cause la validité du dispositif.
Enfin, il est important de souligner qu’une entreprise peut mettre en place simultanément un PERECO et un PERO. Ces dispositifs sont complémentaires et permettent de répondre à des objectifs variés : offrir une solution volontaire aux salariés qui souhaitent se constituer une épargne et instaurer, en parallèle, une solution obligatoire pour certaines catégories stratégiques du personnel.
Ainsi, le PER, qu’il soit collectif ou obligatoire, constitue un outil flexible qui s’adapte à la fois aux besoins de l’entreprise et aux attentes des salariés, tout en garantissant une protection juridique et fiscale solid
L’épargne constituée sur le PER provient de plusieurs sources :
Au moment du départ en retraite, le salarié peut choisir entre une sortie en capital ou une sortie en rente viagère (article L224-1 du Code monétaire et financier).
La mise en place d’un PER présente de nombreux atouts :
Les travailleurs indépendants ne sont pas exclus : ils peuvent ouvrir un PER individuel et déduire leurs versements volontaires de leur revenu imposable, dans la limite des plafonds fixés par la loi fiscale.
Le Plan d’épargne retraite (PER) s’impose désormais comme un instrument central de la politique d’épargne et de retraite en France. En remplaçant les anciens dispositifs et en les fusionnant sous une même architecture juridique, le PER a gagné en lisibilité et en efficacité. Il permet aux salariés, aux indépendants et aux entreprises de s’engager dans une démarche de prévoyance financière adaptée aux évolutions sociales et économiques.
Pour les salariés, le PER offre la possibilité de sécuriser leur avenir et de préserver leur niveau de vie après la cessation d’activité, grâce à des modalités de sortie flexibles (capital ou rente) et un cadre fiscal avantageux.
Pour les entreprises, il représente un atout stratégique : renforcer la marque employeur, attirer de nouveaux talents et fidéliser les équipes tout en profitant d’avantages fiscaux et sociaux notables.
En définitive, le PER ne doit pas être envisagé uniquement comme un produit financier, mais comme un outil global de gestion de carrière et de ressources humaines. En conciliant l’intérêt individuel des salariés et l’intérêt collectif des entreprises, il illustre la volonté du législateur d’encourager une préparation active de la retraite et de renforcer la solidarité intergénérationnelle.
1. Qu’est-ce qu’un plan d’épargne retraite et en quoi diffère-t-il des retraites obligatoires ?
Le Plan d’épargne retraite (PER), instauré par la Loi Pacte de 2019 (loi n°2019-486), est un dispositif d’épargne à long terme visant à compléter les régimes obligatoires de retraite. Contrairement à la retraite de base et à la complémentaire Agirc-Arrco, financées par un système de répartition, le PER fonctionne selon le principe de la capitalisation : chaque épargnant constitue son propre capital. Les sommes épargnées sont en principe bloquées jusqu’au départ en retraite, sauf cas de déblocage anticipé légalement prévus (article L224-4 du Code monétaire et financier), comme l’achat de la résidence principale, la cessation d’activité ou le surendettement.
2. Quelles entreprises peuvent proposer un plan d’épargne retraite à leurs salariés ?
Toutes les entreprises, quel que soit leur statut juridique ou leur taille, peuvent mettre en place un PER collectif ou obligatoire. Le Code du travail (articles L3334-1 et suivants) prévoit plusieurs modalités d’instauration :
3. Qui peut bénéficier d’un PER en entreprise ?
Le PER collectif (PERECO) est ouvert à tous les salariés, quelle que soit la nature de leur contrat (CDD, CDI, temps plein ou partiel). Chaque salarié peut choisir d’y adhérer ou non, ce qui en fait un dispositif inclusif.
Le PER obligatoire (PERO) peut être limité à une catégorie objective de salariés (ex. cadres, non-cadres), à condition que la distinction repose sur des critères objectifs, vérifiables et conformes au droit (article L3334-6 du Code du travail). Les salariés concernés sont tenus d’y adhérer. L’employeur a une obligation d’information écrite pour garantir la transparence du dispositif.
4. Comment est alimenté un plan d’épargne retraite ?
Le financement du PER repose sur plusieurs sources cumulatives :
5. Quels avantages fiscaux et sociaux procure le PER ?
Le PER est attractif sur le plan fiscal et social :
Ces avantages expliquent pourquoi le PER est devenu, en seulement quelques années, un outil incontournable de la préparation de la retraite, conciliant intérêt personnel, stratégie d’entreprise et incitation fiscale.