Civil

Téléphone au volant : les recours efficaces pour contester une amende

Estelle Marant
Collaboratrice
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Comment annuler une contravention pour téléphone au volant

L’utilisation du téléphone portable au volant est aujourd’hui l’une des infractions routières les plus sanctionnées en France. Au-delà de la simple amende, elle soulève des enjeux majeurs en matière de sécurité routière, de responsabilité pénale et de protection des droits des conducteurs. Selon les autorités, téléphoner en conduisant multiplie par trois le risque d’accident. Face à ce constat, le législateur a renforcé les sanctions et encadré strictement les conditions d’usage des appareils électroniques en circulation.

Mais derrière cette répression renforcée, se pose une question essentielle : quels sont les droits réels des conducteurs verbalisés pour usage du téléphone au volant ? Si l’infraction est établie dans de nombreux cas, des irrégularités de procédure peuvent conduire à l’annulation de l’amende ou à une relaxe devant le tribunal. C’est pourquoi la connaissance précise des textes légaux, des délais de contestation et des stratégies de défense adaptées est déterminante.

Dans ce contexte, l’accompagnement par un avocat spécialisé en droit routier permet de transformer une situation perçue comme inéluctable en véritable levier juridique pour préserver ses droits, éviter une suspension de permis ou limiter l’impact d’une condamnation sur sa situation personnelle et professionnelle. Cet article revient en détail sur le cadre légal, les sanctions, les recours possibles et l’importance d’une défense rigoureuse en cas de verbalisation.

Sommaire

  1. Le cadre légal de l’usage du téléphone au volant
  2. Les cas de verbalisation et la jurisprudence applicable
  3. Les sanctions encourues selon la gravité de l’infraction
  4. Les étapes pour contester une amende efficacement
  5. Le recours gracieux et les voies administratives
  6. Le rôle déterminant de l’avocat en droit routier
  7. L’importance d’une stratégie de défense adaptée

Les cas de verbalisation

L’article R.412-6-1 du Code de la route interdit à tout conducteur l’usage d’un téléphone tenu en main lorsqu’un véhicule est en circulation. Cette interdiction vise à prévenir toute distraction au volant pouvant compromettre la sécurité routière.

Elle s’applique dans les situations suivantes :

  • Téléphoner en conduisant ;
  • Lire ou envoyer des SMS ;
  • Consulter Internet ou une application mobile ;
  • Regarder des vidéos ou des photos ;
  • Utiliser des oreillettes, écouteurs ou kits mains libres (interdiction étendue depuis 2015).

Un arrêt de la Cour de cassation du 2 février 2018 a précisé qu’il s’agit également d’une infraction lorsque le conducteur utilise son téléphone alors que le véhicule est immobilisé à un feu rouge, sauf si le moteur est coupé et que le véhicule est garé sur une place de stationnement ou sur la bande d’arrêt d’urgence en cas de panne.

Les sanctions encourues

La nature de la sanction dépend du contexte dans lequel l’infraction est constatée.

Usage seul du téléphone au volant

Lorsqu’il n’y a pas d’autre infraction commise, le conducteur encourt :

  • Une contravention de 4ᵉ classe (article R.412-6-1 du Code de la route) ;
  • Une amende forfaitaire de 135 € (90 € minorée – 375 € majorée) ;
  • Un retrait de 3 points sur le permis de conduire.

Pour les conducteurs de vélos, seule l’amende est applicable, sans retrait de points.

Usage accompagné d’une autre infraction

En cas de cumul d’infractions (ex. excès de vitesse ou non-respect d’un stop), les sanctions sont renforcées :

  • Amende et retrait de 3 points ;
  • Suspension administrative du permis pouvant aller jusqu’à 6 mois (article L.224-2-5° du Code de la route) ;
  • Obligation d’un stage de sensibilisation à la sécurité routière pour les conducteurs en période probatoire afin de récupérer leurs points.

Cette mesure témoigne de la volonté du législateur de dissuader les comportements dangereux au volant.

La procédure de contestation

Contester une contravention pour téléphone portable au volant est possible mais exige une rigueur procédurale.

La procédure écrite

Le conducteur dispose de 45 jours à compter de l’interpellation, ou 30 jours en cas d’amende majorée, pour adresser une requête en exonération à l’officier du ministère public. Cette requête doit être motivée et documentée.

Selon l’article 537 du Code de procédure pénale, les procès-verbaux font foi jusqu’à preuve du contraire, et la preuve contraire ne peut être rapportée que par écrit ou témoignages. Autrement dit, une simple contestation verbale n’aura aucun effet.

Pour être recevable, la requête doit s’appuyer sur des éléments probants, tels que :

  • Des témoignages circonstanciés ;
  • Des photographies ;
  • Des preuves techniques (par exemple, absence de signal réseau, main libre activé, etc.) ;
  • Une erreur dans le procès-verbal (date, lieu, identité, circonstance).

Si la contestation est jugée recevable, le conducteur est convoqué devant le tribunal de police.

Devant le tribunal de police

Lors de l’audience, le conducteur a le droit de présenter sa défense orale et écrite. Il peut faire valoir :

  • Un vice de forme ou de procédure affectant le procès-verbal (absence d’élément matériel, erreur de constatation, non-respect des conditions légales) ;
  • L’absence de preuve suffisante de l’infraction ;
  • Des circonstances atténuantes pouvant réduire la sanction.

Le juge de police apprécie les éléments présentés et peut soit confirmer la sanction, soit relaxer le conducteur s’il estime que les preuves sont insuffisantes ou entachées d’irrégularités.

Le recours gracieux et administratif

Si le préfet a prononcé une suspension administrative du permis, le conducteur peut adresser un recours gracieux en expliquant les conséquences personnelles ou professionnelles de cette mesure. En cas de refus, un recours devant le tribunal administratif est possible. Ce type de recours peut être efficace car les décisions préfectorales doivent respecter un formalisme strict souvent mal appliqué.

L’intérêt de recourir à un avocat spécialisé

Même si la présence d’un avocat n’est pas obligatoire, elle est hautement recommandée. Un avocat spécialisé en droit routier maîtrise :

  • Les textes légaux applicables (Code de la route et Code de procédure pénale) ;
  • La jurisprudence récente ;
  • Les stratégies de défense efficaces selon les profils et les situations.

Il peut renforcer la recevabilité de la contestation, présenter une défense structurée et obtenir une relaxe ou une réduction significative de la peine. Son rôle est également déterminant dans les recours administratifs pour la levée d’une suspension.

L’importance d’une défense adaptée

L’usage d’un téléphone portable au volant est aujourd’hui l’une des infractions les plus fréquemment verbalisées en France. Au-delà de l’amende et du retrait de points, cette infraction peut avoir des conséquences administratives lourdes, en particulier pour les jeunes conducteurs ou les professionnels de la route.

Une bonne maîtrise des droits de la défense, des délais légaux et des procédures de contestation peut faire la différence entre une sanction injustifiée et une relaxe. L’intervention d’un avocat spécialisé constitue une protection juridique efficace, permettant d’identifier des vices de forme, de négocier des aménagements ou d’obtenir l’annulation de la procédure. Elle contribue ainsi à préserver les droits fondamentaux du conducteur tout en garantissant une défense adaptée à chaque situation.

Conclusion

Être verbalisé pour usage du téléphone au volant n’implique pas nécessairement d’accepter passivement la sanction. Derrière chaque amende se cache une procédure strictement encadrée par le droit, dont le respect est une condition impérative à la validité de la contravention. Un vice de forme, une erreur de constatation, une preuve insuffisante ou une procédure préfectorale irrégulière peuvent suffire à obtenir une relaxe ou une annulation.

En matière de droit routier, la stratégie de défense occupe une place centrale. Maîtriser les règles de contestation, mobiliser les bons arguments et respecter les délais légaux sont autant d’éléments qui permettent de préserver ses droits et d’éviter des sanctions parfois disproportionnées.

Dans une société où la sécurité routière est une priorité, la répression des comportements dangereux est légitime. Mais elle doit s’exercer dans le respect des garanties procédurales et du principe de légalité. Faire appel à un avocat en droit routier peut alors constituer une protection déterminante pour tout conducteur souhaitant faire valoir ses droits avec efficacité.

Conclusion

Être verbalisé pour usage du téléphone au volant n’implique pas nécessairement d’accepter passivement la sanction. Derrière chaque amende se cache une procédure strictement encadrée par le droit, dont le respect est une condition impérative à la validité de la contravention. Un vice de forme, une erreur de constatation, une preuve insuffisante ou une procédure préfectorale irrégulière peuvent suffire à obtenir une relaxe ou une annulation.

En matière de droit routier, la stratégie de défense occupe une place centrale. Maîtriser les règles de contestation, mobiliser les bons arguments et respecter les délais légaux sont autant d’éléments qui permettent de préserver ses droits et d’éviter des sanctions parfois disproportionnées.

Dans une société où la sécurité routière est une priorité, la répression des comportements dangereux est légitime. Mais elle doit s’exercer dans le respect des garanties procédurales et du principe de légalité. Faire appel à un avocat en droit routier peut alors constituer une protection déterminante pour tout conducteur souhaitant faire valoir ses droits avec efficacité.

FAQ

1. Quelles sont les situations qui entraînent une verbalisation pour téléphone au volant ?
La verbalisation pour usage du téléphone au volant repose sur l’article R.412-6-1 du Code de la route, qui interdit toute utilisation d’un téléphone tenu en main lorsque le véhicule est en circulation. Cela concerne plusieurs situations : téléphoner, consulter ses messages, naviguer sur Internet ou utiliser des écouteurs. Cette interdiction ne se limite pas à la conduite en mouvement : un arrêt temporaire à un feu rouge ou dans un bouchon est considéré comme une situation de circulation. En revanche, si le véhicule est stationné dans un emplacement autorisé avec le moteur coupé, l’infraction n’est pas constituée. La jurisprudence, notamment un arrêt de la Cour de cassation du 2 février 2018, confirme cette interprétation stricte.

2. Quelle est l’amende prévue pour usage du téléphone au volant ?
L’usage du téléphone au volant est une contravention de 4ᵉ classe, ce qui entraîne :

  • Une amende forfaitaire de 135 €, minorée à 90 € si payée rapidement ou majorée à 375 € en cas de retard ;
  • Un retrait de 3 points sur le permis de conduire ;
  • La possibilité, en cas de cumul avec une autre infraction (excès de vitesse, non-respect d’un stop…), d’une suspension administrative du permis de conduire pouvant aller jusqu’à 6 mois (article L.224-2-5° du Code de la route).

Cette sanction est particulièrement lourde pour les conducteurs en période probatoire. En effet, la perte de 3 points peut entraîner une invalidation automatique du permis, obligeant à repasser les examens. Cette mesure s’inscrit dans une politique de sécurité routière stricte, visant à limiter les accidents liés à la distraction.

3. Comment contester une contravention pour téléphone au volant ?
La contestation d’une contravention doit respecter une procédure rigoureuse :

  • Le conducteur dispose de 45 jours à compter de l’interpellation, ou 30 jours en cas d’amende majorée, pour adresser une requête en exonération à l’officier du ministère public.
  • Conformément à l’article 537 du Code de procédure pénale, les procès-verbaux font foi jusqu’à preuve du contraire. La preuve contraire doit donc être écrite ou établie par témoignages.
  • Les éléments pouvant appuyer une contestation sont nombreux : incohérences dans le PV, absence de constatation directe, identification erronée du conducteur, preuve que le véhicule était stationné, etc.

Si la requête est recevable, le contrevenant est convoqué devant le tribunal de police, où il pourra exposer sa défense. Il est conseillé de ne pas payer l’amende avant d’avoir contesté, car le paiement vaut reconnaissance de l’infraction.

4. Qu’est-ce qu’un vice de procédure et comment l’invoquer ?
Un vice de procédure est une irrégularité juridique affectant la validité de la contravention. Il peut s’agir de :

  • L’absence d’une mention obligatoire sur le procès-verbal (date, lieu, nom de l’agent, numéro d’homologation de l’appareil utilisé) ;
  • Un constat non conforme aux exigences légales (par exemple, si l’agent n’a pas vu directement le conducteur utiliser le téléphone) ;
  • Une infraction constatée alors que le véhicule était à l’arrêt dans des conditions ne correspondant pas à une « circulation » au sens du Code de la route ;
  • Un non-respect des règles de notification de l’amende ou des délais légaux.

Ces vices peuvent être soulevés devant le tribunal et entraîner l’annulation de la procédure. Un avocat en droit routier sait identifier ces irrégularités et les exploiter efficacement pour renforcer la défense.

5. Pourquoi faire appel à un avocat pour contester une amende ?
La présence d’un avocat n’est pas obligatoire, mais elle représente un atout stratégique considérable. Un avocat spécialisé en droit routier maîtrise :

  • Les textes légaux (Code de la route, Code de procédure pénale) et les conditions de validité des procès-verbaux ;
  • Les vices de procédure fréquemment rencontrés, souvent ignorés par les justiciables ;
  • La jurisprudence récente favorable aux conducteurs ;
  • Les techniques de plaidoirie devant le tribunal de police.

Son rôle est d’augmenter les chances d’annulation de l’amende, de réduction des sanctions ou d’éviter une suspension du permis, notamment dans les cas de double infraction. Pour un conducteur en période probatoire ou un professionnel de la route, cette défense peut être déterminante pour préserver son activité.

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