Les titres-restaurant, communément appelés tickets-resto, constituent l’un des avantages sociaux les plus répandus en entreprise. Ils permettent aux salariés de financer une partie de leurs repas pendant leur temps de travail. Pourtant, si cet avantage semble attractif au premier abord, certains salariés souhaitent y renoncer, que ce soit pour des raisons pratiques, fiscales ou organisationnelles.
La question se pose alors : un salarié est-il libre de refuser les tickets-restaurant mis en place par son employeur ? Existe-t-il un droit au refus ou une obligation d’acceptation ? Le refus entraîne-t-il des conséquences sur la rémunération ? Enfin, peut-on réclamer une compensation financière en échange de cet avantage social ?
Cet article, rédigé par defendstesdroits.fr, fait le point sur les droits des salariés et les obligations de l’employeur en matière de titres-restaurant, en s’appuyant sur les dispositions du Code du travail et la jurisprudence sociale.
Selon l’article L3262-1 du Code du travail, les titres-restaurant sont des titres de paiement remis par l’employeur afin de couvrir, en tout ou partie, les dépenses alimentaires du salarié. Ils permettent d’acheter des produits alimentaires (plats préparés, fruits, légumes, viande, pâtes, etc.) ou de régler un repas dans un établissement agréé.
Il est important de rappeler que l’employeur n’a aucune obligation légale de mettre en place ce dispositif. Le choix d’attribuer des tickets-restaurant relève d’une décision unilatérale de l’employeur, d’un accord collectif ou de la convention collective applicable.
La valeur utilisable est plafonnée à 25 euros par jour depuis la loi n° 2025-56 du 21 janvier 2025. Les titres-restaurant peuvent être utilisés aussi bien en semaine que les jours fériés, sauf restriction fixée par l’employeur.
Un salarié n’est pas tenu d’accepter les tickets-restaurant si l’employeur les met en place. En effet, l’avantage est facultatif pour l’entreprise, et donc facultatif pour le salarié, sauf disposition contraire prévue par la convention collective ou le contrat de travail.
⚠ Attention : certaines conventions collectives ou accords collectifs peuvent imposer l’acceptation de cet avantage. Dans ce cas, le salarié ne peut pas valablement s’y opposer.
Lorsqu’un salarié refuse les tickets-restaurant, son salaire net peut être légèrement réajusté. En pratique, la retenue correspondant à la participation salariale ne sera pas prélevée.
Cependant, le salarié perd alors l’avantage lié à la participation patronale, qui représente une part significative de la valeur du titre. Cette contribution de l’employeur est définitivement perdue : elle ne peut pas être convertie en argent ni compensée par une prime.
L’article L3262-6 du Code du travail précise que la contribution de l’employeur au financement des titres-restaurant bénéficie d’exonérations fiscales et sociales uniquement lorsqu’elle est affectée à cet usage. Par conséquent, un salarié qui refuse les tickets ne peut pas exiger de son employeur une compensation financière équivalente.
Bien que l’avantage soit attractif, plusieurs raisons peuvent motiver un refus :
Le refus des titres-restaurant doit être formulé de manière claire et non équivoque. En effet, bien qu’aucune disposition du Code du travail n’impose une procédure spécifique, il est recommandé de laisser une trace écrite afin de sécuriser la démarche.
La pratique la plus sûre consiste à adresser à l’employeur :
Cet écrit permet de dater officiellement la demande et d’éviter toute contestation future de la part de l’employeur.
Quelques points essentiels doivent être rappelés :
Renoncer aux tickets-restaurant entraîne deux effets directs :
Ainsi, même si la démarche est simple et libre, il convient de mesurer attentivement l’impact économique d’un tel choix. Dans la majorité des cas, les salariés perdent un avantage financier significatif, parfois supérieur à plusieurs centaines d’euros par an.
Les tickets-restaurant occupent une place singulière dans le paysage des avantages sociaux accordés aux salariés. Conçus pour faciliter l’accès à un repas équilibré durant la journée de travail, ils constituent un outil de pouvoir d’achat attractif, financé en partie par l’employeur et bénéficiant d’un régime social et fiscal avantageux. Pourtant, leur acceptation ne relève pas d’une obligation absolue pour le salarié, sauf dans l’hypothèse où une convention collective, un accord d’entreprise ou un contrat de travail en dispose autrement.
En pratique, le salarié conserve donc une liberté de choix : il peut décider de refuser cet avantage, sous réserve d’en informer son employeur de manière claire, généralement par écrit. Toutefois, ce choix n’est pas sans conséquence : si la participation salariale disparaît, la contribution patronale est définitivement perdue. Autrement dit, le salarié renonçant aux tickets-restaurant ne peut en aucun cas prétendre à une compensation financière équivalente ni exiger une transformation de cet avantage en prime ou en augmentation de salaire. Cette règle s’explique par le cadre légal fixé aux titres-restaurant, notamment par l’article L3262-6 du Code du travail, qui conditionne les exonérations fiscales et sociales à leur utilisation exclusive pour l’alimentation.
Dès lors, renoncer aux titres-restaurant doit être un choix réfléchi et éclairé. Si certains salariés y trouvent un intérêt, notamment lorsqu’ils ne parviennent pas à les utiliser ou lorsqu’ils privilégient une organisation personnelle différente, il convient de mesurer la perte économique indirecte que représente l’abandon de la part patronale. Pour d’autres, ce dispositif demeure un avantage substantiel, d’autant plus pertinent dans un contexte de hausse du coût de la vie.
Ce sujet illustre parfaitement l’équilibre entre la liberté contractuelle du salarié, les prérogatives de l’employeur et les règles fixées par le droit du travail. Accepter ou refuser les tickets-restaurant n’est pas une simple formalité : c’est une décision qui s’inscrit dans la gestion globale de la relation de travail et qui doit être envisagée en tenant compte des dispositions collectives, des conséquences financières et de la situation personnelle de chaque salarié.
Oui, un salarié peut refuser les tickets-restaurant mis en place dans l’entreprise, à condition qu’aucun texte ne l’oblige à les accepter. Le droit du travail ne prévoit pas d’obligation légale pour les salariés en matière de titres-restaurant. Ainsi, sauf disposition contraire inscrite dans la convention collective, un accord collectif ou le contrat de travail, le salarié conserve sa liberté individuelle.
Par exemple, dans une entreprise où les tickets-restaurant sont proposés de manière facultative, un salarié travaillant à proximité de son domicile peut préférer déjeuner chez lui et donc refuser ce dispositif.
Non. En cas de refus, l’employeur n’a aucune obligation de compensation financière. L’article L3262-6 du Code du travail rappelle que la contribution patronale aux titres-restaurant n’est exonérée de charges sociales et fiscales que si elle est affectée à cet usage précis. Elle ne peut donc pas être convertie en prime, en augmentation de salaire ou en remboursement direct.
Autrement dit, si un salarié renonce à l’avantage, la part financée par l’employeur est définitivement perdue. Cette règle protège le régime fiscal spécifique des titres-restaurant, qui repose sur leur utilisation exclusive à des fins de restauration.
Le refus des titres-restaurant entraîne deux conséquences principales :
En pratique, même si le salarié récupère quelques euros en plus chaque mois, il perd un avantage bien plus conséquent. Par exemple, si un titre vaut 10 € avec une prise en charge patronale de 6 €, refuser l’avantage équivaut à perdre cette somme chaque jour travaillé.
Plusieurs situations peuvent expliquer ce choix, malgré la perte de l’avantage économique :
Bien que ce choix reste minoritaire, il reflète la liberté laissée au salarié dans la gestion de ses avantages sociaux.
Pour sécuriser sa position, il est recommandé de formaliser le refus par écrit. Deux options sont possibles :
Dans ce courrier, le salarié doit indiquer sa volonté expresse de renoncer aux tickets-restaurant, sans avoir l’obligation de justifier ses motifs. Cette démarche permet d’éviter toute ambiguïté et protège le salarié en cas de litige futur.
⚠ Toutefois, si la convention collective ou le contrat de travail rend l’acceptation obligatoire, l’employeur peut refuser cette demande.