Le droit des baux d’habitation repose sur un équilibre entre les droits du locataire et les obligations du bailleur. La loi du 6 juillet 1989, modifiée notamment par la loi ALUR du 24 mars 2014, constitue le socle juridique principal encadrant les rapports locatifs.
À travers ces textes, le législateur entend garantir la jouissance paisible du logement pour le locataire tout en imposant au propriétaire des obligations précises. Le respect de ces règles est essentiel pour prévenir les conflits et assurer la sécurité juridique du contrat de bail.
En application de l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989, le locataire est tenu d’assurer l’entretien courant du logement ainsi que les menues réparations prévues par le décret n°87-712 du 26 août 1987. Cela comprend notamment :
Les modifications esthétiques légères (pose de papier peint, changement de rideaux, peinture) sont autorisées sans autorisation préalable, tant qu’elles ne transforment pas la structure du logement.
Selon la jurisprudence constante et les dispositions de l’article 7-f de la loi de 1989, toute transformation importante du logement (abattre une cloison, modification de l’installation électrique...) exige une autorisation écrite du bailleur. À défaut, ce dernier est en droit d’exiger la remise en état à la sortie des lieux.
Le propriétaire a l’obligation d’assurer au locataire un logement décent (article 6 de la loi du 6 juillet 1989), conforme aux critères de décence définis par le décret n°2002-120 du 30 janvier 2002. Il doit réaliser à ses frais :
Le locataire doit laisser l’accès au logement pour l’exécution de ces travaux, sauf abus de droit ou gêne disproportionnée.
L’article 22 de la loi du 6 juillet 1989 encadre strictement le dépôt de garantie :
Aucun dépôt de garantie ne peut être exigé si le loyer est payable d’avance pour une période supérieure à deux mois.
La restitution du dépôt de garantie doit intervenir :
En cas de retenue (loyer impayé, dégradations...), le propriétaire doit en justifier précisément au moyen de devis ou factures.
Les charges récupérables sont listées de manière limitative par le décret n°87-713 du 26 août 1987. Elles concernent notamment :
Le locataire paie des provisions mensuelles régularisées annuellement sur la base des dépenses réelles. Le bailleur doit fournir un détail des dépenses, accessible pendant 6 mois après la régularisation (article 23 de la loi de 1989).
En cas de trop-perçu, le propriétaire est tenu de rembourser le solde au locataire. À l’inverse, un manque justifié par les dépenses réelles peut être réclamé.
Conformément à l’article 15 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989, le locataire d’un logement non meublé peut mettre fin au bail à tout moment, à condition de respecter un préavis de trois mois.
Ce délai court à compter de la réception effective du congé par le bailleur, lequel peut être notifié par lettre recommandée avec accusé de réception, remise en main propre contre récépissé ou acte d’huissier.
Cependant, la loi prévoit des cas dérogatoires permettant de réduire ce préavis à un mois, sans que le locataire ait à obtenir l'accord du bailleur :
Dans tous les cas, le locataire doit mentionner expressément le motif du préavis réduit dans son courrier de congé et fournir un justificatif à l’appui, faute de quoi le délai de trois mois demeure applicable.
En vertu de l’article L. 632-1 du Code de la construction et de l’habitation, le préavis pour une location meublée est toujours d’un mois, quelle que soit la situation du locataire ou la nature de son départ. Ce délai s’applique de plein droit et n’a pas à être motivé.
Le congé doit être notifié dans les mêmes formes que pour une location vide : lettre recommandée, remise en main propre, ou acte d’huissier. Le délai commence à courir à la date de réception par le bailleur.
Ce régime plus souple vise à compenser la souplesse contractuelle généralement associée aux locations meublées, souvent choisies pour leur caractère temporaire ou leur facilité d’emménagement.
Le locataire peut commencer par adresser une lettre recommandée avec accusé de réception pour rappeler ses droits. Cette lettre peut être suivie d’une mise en demeure juridiquement motivée en cas d’inexécution persistante du bailleur.
En l’absence de résolution amiable dans un délai raisonnable, le locataire peut saisir le tribunal judiciaire territorialement compétent (anciennement tribunal d’instance) sur le fondement de l’article 1719 du Code civil. Il peut demander :
Souhaites-tu que je poursuive avec un développement sur la résiliation judiciaire, les clauses abusives dans les baux, ou les litiges relatifs aux logements indécents ?
Le statut du locataire est protégé par un arsenal juridique dense, destiné à prévenir les abus et à encadrer de manière stricte les relations locatives. Du dépôt de garantie à la répartition des charges, en passant par les conditions de préavis et les obligations d’entretien, chaque aspect du contrat de location est normé afin d’éviter les déséquilibres contractuels.
Toutefois, l’ignorance de ces règles expose fréquemment les locataires à des litiges injustifiés.
En cas de manquement de la part du bailleur, la loi offre des recours appropriés permettant au locataire d’obtenir la réparation du préjudice ou l’exécution de ses droits. Sur defendstesdroits.fr, nous accompagnons les justiciables dans la compréhension et la défense de leurs droits locatifs, à la lumière des textes en vigueur et de la jurisprudence actuelle.
Le locataire est libre de réaliser les travaux d’entretien courant et les petites réparations définis par le décret n°87-712 du 26 août 1987. Il peut ainsi repeindre un mur, poser du papier peint, installer des tringles à rideaux ou encore changer les poignées de porte, à condition de ne pas transformer la structure ou la destination des lieux.
En revanche, les travaux modifiant l’aspect ou la configuration du logement (abattre une cloison, changer le carrelage, installer une cuisine équipée fixée aux murs...) nécessitent l’autorisation écrite préalable du bailleur (article 7-f de la loi du 6 juillet 1989). À défaut, le propriétaire est en droit d’exiger la remise en état des lieux aux frais du locataire.
Oui, mais uniquement dans certains cas bien encadrés. Le locataire a l’obligation légale de laisser l’accès au logement pour la réalisation :
Le bailleur doit informer le locataire par écrit (lettre recommandée ou remise en main propre contre émargement) au moins 8 jours avant le début des travaux, en précisant leur nature, la durée et les horaires d’intervention. Les travaux doivent être réalisés entre 8h et 19h, sauf cas d’urgence, et ne peuvent pas excéder 21 jours consécutifs sans compensation.
Le propriétaire doit restituer le dépôt de garantie dans un délai d’un mois si l’état des lieux de sortie est identique à celui d’entrée. En cas de différences constatées (dégradations, impayés...), ce délai est porté à deux mois (article 22 de la loi du 6 juillet 1989).
Toute retenue opérée sur la caution doit être justifiée par des devis, factures ou constatations précises. Si le propriétaire ne restitue pas la somme due dans les délais impartis, il s’expose à une majoration légale de 10 % du loyer mensuel par mois de retard.
Le locataire doit s’acquitter des charges dites récupérables, dont la liste exhaustive est fixée par le décret n°87-713 du 26 août 1987. Il s’agit principalement :
Ces charges sont généralement réglées sous forme de provisions mensuelles, puis régularisées une fois par an sur la base des dépenses réelles. Le bailleur est tenu de fournir un décompte détaillé des charges, que le locataire peut vérifier pendant une période de six mois suivant la régularisation (article 23 de la loi du 6 juillet 1989).
Le locataire peut donner congé à tout moment, sans avoir à justifier d’un motif particulier, à condition de respecter un délai de préavis :
Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec accusé de réception, par acte d’huissier ou par remise en main propre contre émargement, et prend effet à compter de sa réception par le bailleur (article 15 de la loi du 6 juillet 1989).