L’embauche d’un apprenti constitue aujourd’hui un levier stratégique pour les entreprises souhaitant former de futurs collaborateurs tout en répondant à leurs besoins de main-d’œuvre.
Conscient de ces enjeux, le législateur a instauré une série d’aides financières ciblées pour favoriser le recours au contrat d’apprentissage, à la fois dans les TPE/PME et dans les grands groupes. En 2025, ces dispositifs évoluent à nouveau sous l’impulsion d’une réforme du financement de l’apprentissage, avec pour objectif de concilier soutien à l’alternance et rationalisation des dépenses publiques.
Pour les employeurs, il est donc essentiel de maîtriser les conditions d’éligibilité, les montants alloués et les formalités à accomplir afin de sécuriser le bénéfice de ces aides, encadrées notamment par les dispositions des articles L. 6243-1 et suivants du Code du travail.
L’aide à l’embauche d’un apprenti est une mesure d’incitation financière mise en place par l’État pour encourager le recours à l’alternance, notamment via le contrat d’apprentissage. Elle s’inscrit dans une volonté politique affirmée de porter à un million le nombre d’apprentis par an d’ici à 2027, conformément aux objectifs annoncés par le Gouvernement.
Cette aide a connu plusieurs évolutions au fil des années, avec un encadrement juridique précisé par le décret n° 2025-174 du 22 février 2025, qui modifie le régime applicable aux contrats conclus à compter du 24 février 2025.
L’accès à l’aide à l’embauche dépend de la taille de l’entreprise ainsi que du niveau de diplôme préparé par l’apprenti.
Les conditions sont relativement souples. L’entreprise doit conclure un contrat d’apprentissage avec un jeune préparant un diplôme ou un titre professionnel de niveau 5 à 7 du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), soit du BTS au Master.
Les exigences sont plus strictes. Outre la condition sur le niveau de certification (niveau 5 à 7 également), l’employeur doit s’engager à atteindre, au 31 décembre 2026 :
Ces engagements doivent être formalisés par écrit et attestés sur l’honneur auprès de l’ASP (Agence de services et de paiement) dans un délai de huit mois après la conclusion du contrat.
L’aide est forfaitaire et versée uniquement pour la première année d’exécution du contrat. Elle varie selon le profil de l’entreprise et de l’apprenti :
Attention : cette aide ne peut être perçue qu’une seule fois pour un même apprenti, un même employeur et une même certification professionnelle (art. L. 6243-1 du Code du travail).
L’employeur doit transmettre le contrat d’apprentissage à son opérateur de compétences (OPCO) au plus tard dans les 6 mois suivant la signature. L’OPCO se charge ensuite de le déposer auprès du ministère du Travail, qui assurera la transmission à l’ASP, organisme chargé du paiement mensuel de l’aide.
Pour les entreprises soumises aux obligations de seuil, il est impératif de remplir le formulaire d’engagement prévu par les textes réglementaires, conformément à l’article D. 6243-1 du Code du travail.
Les employeurs qui recrutent un apprenti en situation de handicap bénéficient d’un soutien renforcé. L’aide versée par l’AGEFIPH peut s’ajouter à l’aide de droit commun. Les conditions d’éligibilité sont spécifiques :
Les contrats signés avant l’entrée en vigueur du décret du 22 février 2025 restent éligibles à l’aide maximale de 6.000 €, sous réserve de respecter les règles antérieures. Ce régime transitoire évite toute rupture dans le soutien public à l’apprentissage en début d’année.
En 2024, deux dispositifs distincts coexistaient :
Prorogée jusqu’au 31 décembre 2024 par le décret n° 2023-1354 du 29 décembre 2023, elle concernait tout contrat d’apprentissage conclu avec un jeune préparant un diplôme de niveau 5 à 7, dans les mêmes conditions que celles en vigueur pour 2025.
Le montant maximum était également fixé à 6.000 €.
Réservée aux entreprises de moins de 250 salariés et aux diplômes de niveau inférieur ou égal au baccalauréat, cette aide était encadrée par les articles L. 6243-1 et suivants du Code du travail. Son montant était également plafonné à 6.000 €.
Important : l’aide exceptionnelle n’était pas cumulable avec l’aide unique (art. 2 du décret n° 2022-1714 du 29 décembre 2022).
Le système de financement des contrats d’apprentissage est en pleine mutation. Une réforme d’envergure a été annoncée dans un dossier de presse du ministère du Travail (avril 2025), avec une application en deux temps :
Les aides à l’embauche d’un apprenti en 2025 s’inscrivent dans un cadre juridique renouvelé, exigeant une vigilance accrue de la part des employeurs sur les conditions d’attribution, les délais de transmission des contrats et les engagements en matière d’insertion professionnelle.
Si elles permettent de réduire considérablement le coût d’un recrutement en alternance, ces aides demeurent conditionnées au respect strict des obligations déclaratives et conventionnelles.
Il est donc vivement recommandé de s’entourer de conseils juridiques compétents ou de solliciter l’accompagnement proposé par defendstesdroits.fr afin d’éviter tout rejet ou récupération ultérieure par l’administration.
1. Quelles entreprises peuvent bénéficier de l’aide à l’embauche d’un apprenti en 2025 ?
Toutes les entreprises établies en France peuvent prétendre à l’aide à l’embauche d’un apprenti, quelles que soient leur taille et leur activité, à condition de conclure un contrat d’apprentissage avec un jeune préparant un diplôme ou un titre professionnel de niveau 5 à 7 du RNCP (du BTS au Master).
Cependant, les entreprises de 250 salariés ou plus doivent remplir une condition supplémentaire : s’engager à atteindre, d’ici le 31 décembre 2026, un seuil de 5 % de contrats favorisant l’insertion professionnelle, ou 3 % d’alternants avec une progression de 10 % par rapport à l’année précédente. Ces engagements doivent être formalisés par écrit et transmis à l’Agence de services et de paiement (ASP) dans un délai de 8 mois suivant la conclusion du contrat.
2. Quel est le montant de l’aide financière pour l’embauche d’un apprenti en 2025 ?
Le montant de l’aide varie selon la taille de l’entreprise et la situation du bénéficiaire :
Cette aide est versée uniquement au titre de la première année du contrat d’apprentissage, et n’est pas reconduite automatiquement pour les années suivantes. Elle est encadrée par le décret n° 2025-174 du 22 février 2025.
3. Quelles sont les démarches à accomplir pour obtenir l’aide à l’embauche d’un apprenti ?
Pour bénéficier de l’aide, l’employeur doit respecter les étapes suivantes :
4. Peut-on cumuler l’aide à l’embauche d’un apprenti avec d’autres aides publiques ?
Oui, sous conditions. L’aide à l’embauche peut être cumulée avec certaines aides spécifiques, notamment celles accordées en faveur des apprentis en situation de handicap (par exemple les aides de l’AGEFIPH).
En revanche, l’aide exceptionnelle et l’aide unique à l’embauche ne sont pas cumulables pour un même contrat. Le cumul avec d’autres aides, comme les exonérations de charges sociales spécifiques à l’apprentissage, reste possible dans le respect du plafond des aides de minimis prévu par le droit européen.
5. Que change la réforme du financement de l’apprentissage à partir de juillet 2025 ?
La réforme engagée par le ministère du Travail vise à rééquilibrer le financement de l’apprentissage, en ciblant davantage les aides sur les formations les plus stratégiques pour le marché du travail.
À compter de juillet 2025, plusieurs mesures entrent en vigueur :