Lorsqu’un véhicule est impliqué dans un accident de la route, des conséquences administratives et techniques peuvent en découler, notamment la suspension de son certificat d’immatriculation.
En effet, si le véhicule est jugé dangereux pour la circulation, sa carte grise peut être gelée, rendant toute utilisation sur la voie publique illégale. La réglementation impose alors une série de démarches précises, dont l’intervention d’un expert automobile agréé, pour évaluer l’état du véhicule et déterminer s’il peut ou non être remis en circulation.
À travers cet article, defendstesdroits.fr vous explique en détail les obligations légales, les procédures applicables en cas de véhicule endommagé, et les conditions dans lesquelles l’expertise est indispensable pour récupérer le certificat d’immatriculation.
Lorsque les forces de l’ordre, suite à un accident, estiment qu’un véhicule présente un danger manifeste pour ses occupants ou les autres usagers de la route, elles sont habilitées à procéder à la rétention du certificat d’immatriculation (ou carte grise). Cette mesure est prévue par l’arrêté du 29 avril 2009 relatif à la procédure des véhicules endommagés, pris en application de l’article R. 327-2 du Code de la route.
Concrètement, l’agent verbalisateur rédige un avis de retrait, mentionnant les raisons pour lesquelles le véhicule est jugé impropre à la circulation. Le certificat d’immatriculation est alors gelé, et le propriétaire ne peut plus utiliser le véhicule tant qu’une expertise automobile n’a pas été réalisée.
Selon l’article R. 327-3 du Code de la route, une fois la carte grise retirée, l’administration (ou l’assureur) mandate un expert agréé afin d’évaluer l’état du véhicule. L’expert vérifie notamment :
L’objectif est de déterminer si le véhicule est :
Lorsqu’un véhicule accidenté présente des dommages importants qui compromettent sa sécurité mais que sa remise en état est techniquement possible, il est classé en VGE (Véhicule Gravement Endommagé). Ce classement est prévu par l’article R. 327-5 du Code de la route, qui encadre strictement les démarches nécessaires à la remise en circulation du véhicule.
Dès lors, plusieurs obligations légales s’imposent au propriétaire :
Il est important de souligner que tant que cette contre-expertise n’a pas été validée, le véhicule reste interdit de circulation, et sa carte grise demeure gelée dans le fichier SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules).
Ce n’est qu’après cette validation technique que l’immatriculation du véhicule peut redevenir valide, permettant ainsi au propriétaire de récupérer son certificat d’immatriculation et de rouler à nouveau légalement. L’intervention d’un expert indépendant agréé est donc indispensable à la levée de la mesure d’interdiction administrative.
Lorsque les dommages sont tels que leur coût excède la valeur résiduelle du véhicule, celui-ci est classé en VEI (Véhicule Économiquement Irréparable), conformément à l’article L. 327-1 du Code de la route.
Dans ce cas :
Lorsque l’accident est couvert par l’assurance, cette dernière mandate automatiquement un expert automobile pour réaliser l’évaluation. À défaut, c’est au propriétaire de solliciter directement un expert inscrit sur la liste nationale des experts en automobile.
L’expert rend alors un rapport écrit, précisant :
Oui, il est tout à fait possible de contester une expertise automobile si l’on considère que les conclusions sont inexactes, incomplètes ou injustifiées. Cette contestation est d’autant plus pertinente lorsque l’expertise aboutit à un classement VEI (Véhicule Économiquement Irréparable) alors que le propriétaire estime que le véhicule peut encore être réparé en toute sécurité, ou lorsque l’offre d’indemnisation de l’assureur est dérisoire.
Deux voies de recours principales sont envisageables :
Dans les deux cas, l’objectif est de démontrer que le véhicule ne présente pas les caractéristiques justifiant une interdiction définitive de circulation ou un classement en VEI, et de permettre la récupération du certificat d’immatriculation dans des conditions équitables.
La restitution du certificat d’immatriculation (ou carte grise) dépend du résultat de l’expertise et du type de procédure enclenchée. Elle n’est envisageable que si certaines conditions strictes sont remplies.
Trois cas de figure sont possibles :
Dans tous les cas, l’intervention d’un expert automobile agréé est indispensable : sans cette validation technique, l’interdiction administrative de circuler reste en vigueur. Cette procédure est donc un préalable incontournable pour retrouver le droit de rouler légalement avec un véhicule ayant été accidenté.
L'immobilisation administrative d’un véhicule à la suite d’un accident n’est pas une simple formalité : elle obéit à une procédure strictement encadrée par le droit, en particulier par le Code de la route et l’arrêté du 29 avril 2009.
Le recours à une expertise automobile constitue une étape essentielle pour évaluer la dangerosité du véhicule, encadrer les réparations nécessaires et garantir la sécurité des usagers.
Qu’il s’agisse d’un classement en VGE ou en VEI, la reprise de la circulation passe par une validation technique rigoureuse, condition indispensable à la restitution de la carte grise. Pour défendre vos droits en cas de litige ou de contestation d’expertise, n’hésitez pas à consulter les ressources disponibles sur defendstesdroits.fr.
Une expertise automobile devient obligatoire lorsque les forces de l’ordre estiment que le véhicule accidenté présente un danger manifeste pour la sécurité routière. Conformément à l’arrêté du 29 avril 2009 relatif à la procédure des véhicules endommagés et à l’article R. 327-3 du Code de la route, l’expert est chargé d’évaluer si le véhicule peut circuler sans mettre en péril ses occupants ou les autres usagers. Cette expertise est indispensable pour déterminer si le véhicule peut reprendre la route, s’il doit être réparé (procédure VGE) ou s’il est irréparable (procédure VEI).
L’expert automobile analyse plusieurs éléments techniques afin de juger de la dangerosité potentielle du véhicule. Il évalue notamment :
Le classement VGE (Véhicule Gravement Endommagé) signifie que le véhicule est techniquement réparable, mais nécessite des travaux importants pour garantir la sécurité. Le certificat d’immatriculation est alors gelé, et sa restitution est conditionnée à la réalisation des réparations suivie d’une contre-expertise validant la conformité des travaux.
En revanche, un classement VEI (Véhicule Économiquement Irréparable) est prononcé lorsque le coût des réparations dépasse la valeur vénale du véhicule, rendant sa remise en circulation économiquement injustifiée. Dans ce cas, l’assurance propose une indemnisation contre cession et, en cas de refus, une opposition à mutation est inscrite pour empêcher la revente du véhicule.
Pour obtenir la restitution de la carte grise dans le cadre d’un classement VGE, le propriétaire doit :
Oui, il est possible de contester une expertise automobile jugée erronée. Le propriétaire peut solliciter une contre-expertise amiable auprès d’un autre expert agréé, ou demander une expertise judiciaire sur le fondement de l’article 145 du Code de procédure civile, s’il souhaite engager un recours devant le tribunal judiciaire. Cette contestation est particulièrement pertinente si le classement VEI est jugé excessif ou si l’offre d’indemnisation de l’assureur est insuffisante au regard de la valeur réelle du véhicule ou de son attachement personnel.