La récente révision du code du travail français s'inscrit dans un mouvement plus large de conformité avec la législation européenne, en particulier la directive du 4 novembre 2003 sur l'aménagement du temps de travail.
Les décisions de la Cour de cassation le 13 septembre 2023 et l’avis du Conseil d’État le 11 mars 2024 ont catalysé l'intégration de standards européens, insistant sur l'importance d'une uniformité dans le traitement des congés payés, indépendamment de la nature de l'absence du travailleur.
L'objectif principal de cette mise à jour est de garantir que tous les salariés, qu'ils soient en arrêt maladie non professionnel ou en période de travail actif, jouissent des mêmes droits en termes d'acquisition de congés payés. Cette harmonisation est essentielle pour assurer l'équité et la non-discrimination au sein du marché du travail. Elle répond à un besoin croissant de protection sociale accrue pour les travailleurs face aux aléas de la santé qui ne sont pas liés à leur activité professionnelle.
En alignant les politiques nationales sur les directives européennes, la France renforce les droits des travailleurs en créant un cadre plus juste et équilibré pour l'accumulation de droits à congés payés.
Cela permet de prévenir les situations où les travailleurs pourraient être désavantagés en raison d'absences pour maladie, assurant ainsi une continuité dans la gestion des droits aux congés.
Cette réforme législative est également préventive, visant à éviter les litiges futurs relatifs aux disparités de traitement entre les salariés, en assurant une application uniforme de la loi à tous les niveaux.
Elle met en lumière la nécessité pour les employeurs de revoir leurs politiques internes et d'assurer la formation de leurs services de ressources humaines pour se conformer aux nouvelles réglementations, réduisant ainsi le risque de non-conformité.
L'introduction de l'article 37 dans la loi n° 2024-364 du 22 avril 2024 constitue une avancée significative dans le traitement des congés payés pour les salariés affectés par une maladie non professionnelle. Cette loi stipule qu'un salarié accumulera deux jours ouvrables de congé par mois d'incapacité, ce qui totalise 24 jours ouvrables par année d'arrêt maladie.
Cette allocation est ajustée par rapport aux 2,5 jours par mois de congé que les salariés accumulent pendant les périodes de travail actif ou lors d'absences dues à une maladie professionnelle.
Cette légère réduction des jours cumulés pendant les périodes de maladie non professionnelle vise à équilibrer les droits entre les différents motifs d'absence, tout en reconnaissant l'impact de l'arrêt non professionnel sur la continuité du travail.
Cet ajustement est essentiel pour maintenir une équité entre les salariés, indépendamment de la cause de leur absence. Il reflète une approche plus nuancée qui prend en compte la nature de l'arrêt tout en préservant les droits fondamentaux des employés au repos et à la récupération.
Cette mesure assure également que les salariés en maladie non professionnelle ne sont pas excessivement désavantagés en termes d'accumulation de congés par rapport à ceux qui travaillent ou qui sont absents pour des raisons professionnelles.
En établissant un équilibre entre les différents types d'absences, la loi cherche à harmoniser les pratiques de congé au sein des entreprises et à éviter les discriminations potentielles basées sur la nature de la maladie.
Cela contribue à une meilleure intégration sociale des travailleurs indépendamment de leur état de santé, favorisant un environnement de travail plus inclusif et respectueux des diverses circonstances personnelles des employés.
Cette réforme, en modifiant substantiellement la gestion des congés payés, renforce les droits des travailleurs tout en adaptant le cadre législatif aux réalités contemporaines du marché du travail.
La nouvelle législation, notamment l'article 37 de la loi n° 2024-364 du 22 avril 2024, intègre un aspect important avec son application rétroactive à compter du 1er décembre 2009. Cela permet aux salariés de réclamer les congés payés non pris en cas de maladie non professionnelle depuis cette date, offrant ainsi une opportunité de réparation pour des années potentiellement non reconnues auparavant.
Cette disposition rétroactive présente d'importants défis logistiques et financiers pour les employeurs. Ils sont désormais tenus de réviser et potentiellement de rectifier les soldes de congés de leurs employés sur une période qui peut s'étendre sur plus d'une décennie. Cela nécessite une analyse détaillée des historiques d'emploi et des absences, une tâche qui peut être complexe et coûteuse en termes de temps et de ressources.
Les employeurs doivent mettre en place des processus efficaces pour gérer les réclamations des salariés qui souhaitent bénéficier de cette mesure. Cela inclut l'établissement de systèmes pour documenter et vérifier les périodes de maladie non professionnelle, ainsi que les calculs pour déterminer le nombre exact de jours de congé dus.
Cette exigence augmente la charge administrative et nécessite souvent l'adaptation des systèmes informatiques de gestion des ressources humaines.
L'impact financier pour les entreprises peut être significatif, car elles doivent potentiellement indemniser un volume accru de jours de congés non pris. Cela peut affecter les bilans financiers, surtout pour les petites et moyennes entreprises qui pourraient ne pas avoir prévu de telles obligations rétroactives.
La législation en vigueur établit des délais précis pour la réclamation des congés payés non pris, prenant en compte à la fois les salariés actuellement en poste et ceux qui ont quitté l'entreprise. Pour les salariés toujours employés, ils ont jusqu'au 24 avril 2026 pour réclamer ces droits.
Cette période de deux ans a été pensée pour permettre une résolution amiable avant de potentiellement engager des procédures judiciaires. Elle offre aux employés le temps nécessaire pour rassembler les documents requis et obtenir des conseils juridiques si besoin.
D'autre part, les anciens salariés, qu'ils aient démissionné, été licenciés ou pris leur retraite, disposent d'un délai de trois ans à compter de leur dernier jour de travail pour faire valoir leurs droits à une indemnisation pour les congés non pris.
Cette disposition reconnaît que ces individus pourraient ne pas avoir été en mesure ou informés de la possibilité de réclamer ce qui leur est dû avant leur départ de l'entreprise.
Ces délais différents visent à maintenir un équilibre entre les besoins actuels et passés des employés tout en imposant aux employeurs l'obligation de conserver des enregistrements précis et complets des périodes d'emploi et des absences, bien après le départ des employés.
La gestion rigoureuse de ces données est importante pour répondre efficacement aux réclamations dans les temps impartis.
L'établissement de ces fenêtres temporelles est conçu pour encourager les résolutions amiables et éviter les litiges prolongés, coûteux et émotionnellement taxant devant les tribunaux.
Ce cadre légal aide également à assurer que les droits des employés soient respectés et que les employeurs restent conformes à la législation en vigueur. En consolidant ces pratiques, la loi renforce les relations de travail et soutient une atmosphère de confiance et de respect mutuel, essentielle à une coopération réussie et durable entre employeurs et employés.
La législation récente introduit une réglementation stricte concernant le report des congés, spécifiant une période minimale de 15 mois après la reprise du travail pour que les salariés utilisent les congés accumulés pendant une maladie. Cette mesure est essentielle pour offrir une flexibilité nécessaire aux employés, leur permettant de planifier et d'utiliser leur temps de repos sans pression immédiate après leur retour au travail. Cela évite également la perte des droits aux congés en raison d'absences prolongées, assurant ainsi une équité dans la gestion des droits des employés.
Pour les employeurs, cette réglementation nécessite une mise à jour conséquente de leurs systèmes de gestion des ressources humaines et de paie. Il est impératif qu'ils intègrent ces nouvelles règles efficacement pour éviter les erreurs qui pourraient mener à des conflits ou des réclamations de la part des employés.
La tenue d'une documentation précise et systématiquement mise à jour est importante pour suivre correctement les périodes de maladie, les reprises de travail, et le calcul des congés reportés.
Ces ajustements dans les systèmes de gestion nécessitent souvent une formation des personnels des ressources humaines pour s'assurer de leur capacité à appliquer les règles sans faute et à informer les employés sur leurs droits.
Cela inclut souvent la mise en place de nouveaux processus informatiques ou la mise à jour des logiciels existants pour gérer les accumulations et les reports de congés de manière transparente et conforme.