Créer ou reprendre une entreprise est une aventure professionnelle enrichissante. Toutefois, cette transition nécessite souvent une démission de votre emploi actuel. La question se pose alors : pouvez-vous bénéficier des allocations chômage dans cette situation ?
Depuis le 1er novembre 2019, il est effectivement possible de démissionner pour entreprendre tout en percevant l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE), sous certaines conditions. Voici les étapes indispensables pour en bénéficier.
En règle générale, l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) est réservée aux salariés ayant perdu leur emploi de manière involontaire. Toutefois, des exceptions existent, notamment pour les démissions qualifiées de "légitimes", comme celles motivées par un projet entrepreneurial sérieux.
Ce dispositif, introduit par la réforme de 2019, permet de sécuriser financièrement les porteurs de projets souhaitant se lancer dans la création ou la reprise d’une entreprise.
Pour être éligible, vous devez satisfaire à plusieurs critères essentiels :
La validation par Transitions Pro est une étape déterminante. Sans elle, la démission ne sera pas reconnue comme légitime, et vous ne pourrez prétendre à l’ARE. Il est donc impératif de préparer un dossier rigoureux et de respecter scrupuleusement les délais imposés.
En répondant à ces conditions, vous vous assurez un accès aux allocations chômage, un soutien essentiel pour démarrer votre nouvelle aventure professionnelle dans les meilleures conditions.
Avant toute démarche, vous devez solliciter un Conseil en Évolution Professionnelle (CEP). Cet accompagnement gratuit, proposé par des organismes agréés comme l’APEC ou Cap Emploi, vous aide à évaluer les perspectives de votre projet. La demande de CEP doit précéder votre démission.
Avec l’aide de votre conseiller CEP, vous devrez constituer un dossier détaillant :
Ce dossier sera soumis à la commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR) qui décidera de son caractère réel et sérieux.
La CPIR dispose de deux mois pour valider ou rejeter le projet. En cas de refus, un recours gracieux peut être exercé dans le même délai. La validation de votre dossier est indispensable avant de démissionner.
Après validation de votre projet par la CPIR, vous devez vous inscrire sur la plateforme France Travail dans un délai maximum de six mois. Cette étape est indispensable pour activer vos droits à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE).
Lors de cette inscription, votre projet entrepreneurial sera intégré dans votre Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi (PPAE). Ce document sert de feuille de route pour définir vos objectifs et formaliser votre engagement dans la création ou la reprise d’une entreprise.
Il est essentiel de fournir toutes les informations nécessaires à France Travail, notamment l’attestation validant le caractère sérieux de votre projet, ainsi que toute documentation supplémentaire justifiant des démarches engagées pour votre projet. En cas d’omission ou de retard dans votre inscription, vous risquez de perdre vos droits à l’ARE.
Une fois vos droits à l’ARE ouverts, vous disposez d’un délai de six mois pour entamer la mise en œuvre de votre projet entrepreneurial. Durant cette période, France Travail effectuera des contrôles réguliers pour s’assurer que vous progressez effectivement dans la réalisation de votre projet. Ces contrôles incluent :
Si vous ne pouvez pas justifier de vos efforts ou si votre projet reste inactif, France Travail peut prendre des mesures strictes, telles que la radiation de la liste des demandeurs d’emploi ou la suspension temporaire de vos allocations (jusqu’à quatre mois).
Il est donc impératif de maintenir une communication régulière avec votre conseiller et de conserver des preuves de vos démarches.
Ces deux aides, bien qu’indépendantes, peuvent être combinées pour maximiser les avantages financiers lors de la création de votre entreprise.
La possibilité de démissionner pour créer ou reprendre une entreprise tout en bénéficiant des allocations chômage constitue un véritable tremplin pour les porteurs de projets. Ce dispositif, encadré par des conditions strictes, offre une sécurité financière essentielle pour se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle.
Préparer minutieusement son projet, suivre chaque étape de la procédure et respecter les délais sont des éléments clés pour garantir la réussite de cette transition. Enfin, n’oubliez pas de solliciter un accompagnement adapté et de vous tenir informé des éventuelles évolutions légales pour maximiser vos chances de succès.
1. Puis-je bénéficier du chômage après une démission pour créer une entreprise ?
Oui, il est possible de percevoir l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) après une démission pour entreprendre, mais à certaines conditions. Vous devez :
2. Quelles étapes dois-je suivre pour obtenir l’allocation chômage après ma démission ?
La procédure comporte plusieurs étapes :
3. Quelles aides sont disponibles pour les créateurs d’entreprise démissionnaires ?
En plus de l’ARE, plusieurs aides peuvent faciliter votre transition :
4. Quels sont les délais à respecter après validation de mon projet ?
5. Que faire si mon projet entrepreneurial est rejeté par Transitions Pro ?
En cas de refus de votre projet par Transitions Pro, vous avez la possibilité de déposer un recours gracieux dans les deux mois suivant la notification de la décision. Si le refus est maintenu, vous devrez envisager d’autres solutions pour créer votre entreprise, mais vous ne pourrez pas prétendre à l’ARE. Dans ce cas, il est préférable de solliciter un accompagnement pour retravailler votre projet ou explorer d’autres aides disponibles.